SFP-P108 – Calcium – Efficacité du traitement par biphosphonates d’une hypercalcémie majeure due à une cytostéatonécrose - 26/06/08
Résumé |
Introduction |
Les biphosphonates étaient peu utilisés en pédiatrie en raison de la crainte d’effets secondaires sur la croissance osseuse. Les dernières années ont vu un élargissement de leurs indications notamment pour l’hypercalcémie symptomatique. Nous rapportons ici le cas d’une enfant qui a présenté à trois semaines de vie une hypercalcémie majeure avec cytostéatonécrose. Cette panniculite rare touche le nouveau-né à terme ou post-terme, macrosome, aux antécédents d’hypoxie, d’hypothermie ou de traumatisme en période périnatale. Elle se complique dans un tiers des cas d’une hypercalcémie pouvant mettre en jeu le pronostic vital.
Cas clinique |
L’enfant est admis à trois semaines de vie pour des vomissements avec déshydratation sévère. L’examen clinique retrouve une tuméfaction de la cuisse gauche. Dans les antécédents, on note une naissance post-terme par césarienne avec souffrance multiviscérale chez un nouveau-né macrosome ayant bénéficié de la supplémentation calcique usuelle. Le bilan initial retrouve une hypercalcémie majeure à 4,09 mmol/l. La phosphorémie et l’albuminémie sont normales, la parathormone basse à 3,5 ng/l (N : 12-65ng/l), la 25-hydroxy-vitamine D normale à 49,9 μg/l (N : 20-50 μg/l), la 1,25– dihydroxy-vitamine D est élevée à 150 μg/l (N : 18-75 μg/l). Présence d’une néphrocalcinose à l’échographie rénale. Devant l’aggravation de l’hypercalcémie jusqu’à 4,44 mmol/l malgré le régime pauvre en calcium et l’hyperdiurèse pardiurétique de l’anse furosémide/Lasilix®), il a été décidé de traiter par biphosphonates (pamidronate/Arédia®) à 0,5 mg/kg/j. Deux doses, deux jours consécutifs permettent une normalisation durable de la calcémie et une disparition des signes cliniques. L’allaitement maternel et la supplémentation vitamino-calcique ont pu être réintroduit.
Conclusion |
Peu de cas d’utilisation des biphosphonates par voie intraveineuse ont été décrits dans la littérature comme traitement de l’hypercalcémie secondaire à une cytostéatonécrose. Dans notre exemple, l’évolution a été rapidement favorable sans effets secondaires. Il pourrait s’agir d’une alternative intéressante à la corticothérapie ou au traitement par calcitonine en cas d’hypercalcémie majeure.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 15 - N° 5
P. 975 - juin 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.