SFP-30 – Néphrologie – L’hémodiafiltration quotidienne peut-elle limiter le retard de croissance de l’enfant acquis en hémodialyse chronique conventionnelle ? - 26/06/08
Résumé |
La dialyse permet l’attente d’une greffe rénale pour les enfants ne pouvant pas être greffés d’emblée. Malheureusement, il est actuellement établi que la durée de l’hémodialyse conventionnelle, 3 séances (3×4heures) par semaine, est péjorative pour le pronostic statural final (peu de rattrapage post greffe rénale du retard de croissance acquis en dialyse au moment de l’appel de greffe), et le pronostic cardiovasculaire (fréquence des calcifications coronaires, mortalité cardiaque des anciens dialysés à l’âge de 25/30 ans voisine de celle d’une population témoin de plus de 90 ans). L’hémodialyse quotidienne appliquée chez l’adulte par des centres pilotes permet une amélioration de la morbidité et de la mortalité.
Nous avons développé (sept 2002) l’hémodiafiltration quotidienne, 6 séances de dialyse (6×3heures) par semaine à l’hôpital, d’abord appliqué à un groupe d’enfants (N = 5 cas) non inscriptible en liste d’attente de greffe pour déchéance myocardique (Nephrol Dial Transplant 2004 ; 2360-7), puis aux enfants dialysés qui malgrès l’hormone de croissance avait un retard de croissance sans courbe de rattrapage (Pediatr Nephrol (2006 ; 1746-52). L’amélioration des fonctions ventriculaires gauches a permis l’inscription en greffe et la greffe avec succès pour tous les cas (N = 5). Les enfants prépubères ont présenté une courbe de croissance staturale de rattrapage, avec une vitesse de croissance moyenne de 13 cm/an (10,3 à 18), suggérant une levée de la résistance à l’hormone de croissance sous dialyse quotidienne et intensifiée. L’épuration optimale du phosphore a, par ailleurs, normalisé le produit phosphocalcique, un des facteurs impliqué dans le déterminisme des calcifications coronariennes. La tolérance des séances, sans malaise perdialytique (hypotension, céphalée, fatigue) et surtout l’absence de temps de récupération post dialytique, témoignent de la nature plus physiologique d’une épuration quotidienne par rapport à une épuration intermittente.
Au prix de 6 séances de dialyse par semaine entraînant un réel coût économique et humain, la croissance staturale des enfants dialysés au long cours peut s’améliorer, de plus un des facteurs de risque de calcifications coronariennes est maîtrisé.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 15 - N° 5
P. 932 - juin 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.