La présence d’un entourage constitue un facteur pronostique majeur des maladies psychiatriques. De fait, les proches sont régulièrement confrontés à des situations d’urgences, dans l’évolution de la maladie psychiatrique, mais aucune étude ne s’est intéressée spécifiquement au ressenti des proches dans ces moments de crise. L’objectif principal de cette étude est de caractériser le vécu des proches après un passage aux urgences psychiatriques, lors d’une première indication d’hospitalisation en psychiatrie. Les objectifs secondaires sont de proposer des pistes d’amélioration, notamment une brochure d’information à destination des proches et des recommandations de bonnes pratiques.

Trente-neuf proches de patients consultant aux urgences psychiatriques avec une première indication d’hospitalisation en psychiatrie ont été inclus, sur deux services d’urgences (le CPOA de l’hôpital Saint-Anne, et les urgences de l’hôpital Delafontaine). Les données ont été recueillies par entretien téléphonique réalisé à un mois du passage aux urgences, évaluant les caractéristiques sociodémographiques, le vécu aux urgences, la qualité du soutien et des informations reçues. Les données médicales ont été issues des dossiers patients. Les analyses statistiques ont été principalement descriptives.

Les proches étaient majoritairement des femmes, principalement des parents. Le délai avant la consultation aux urgences était variable. Les proches ont souligné des problèmes tels que des délais d’attente prolongés, un manque d’intimité et des explications insuffisantes sur les procédures. La majorité des proches rapportent des symptômes de stress après le passage aux urgences (troubles du sommeil, culpabilité), mais presque aucun proche n’a été orienté vers un soutien au décours (plateforme ou association de familles).

Les propositions d’amélioration incluent une consultation spécifique post-urgences pour les proches, la désignation précoce d’une personne de confiance, et le renforcement de la psychoéducation. Une proposition de recommandations de bonnes pratiques et une brochure à destination des familles complètent cette étude.

The presence of family plays a crucial role in the prognosis of psychiatric illness. However, no study has specifically explored how relatives feel during emergency situations that arise during the course of psychiatric illness. This study aims to characterize the experience of family members after their visit to the psychiatric emergency department, in the event of the first indication for psychiatric hospitalization. The secondary objectives of the study are to suggest ways to improve the situation, such as developing an information brochure for relatives and recommending best practices.

We conducted a study in two psychiatric emergency departments, namely the CPOA at Hôpital Saint-Anne and the emergency department at Hôpital Delafontaine. The study involved 39 relatives of patients who had been referred for psychiatric hospitalization for the first time. We collected data from the participants through a telephone interview one month after the patient's visit to the emergency department. The data collected included socio-demographic characteristics, the patient's experience in the emergency department, and the quality of support and information received. Medical data were obtained from patient records. The statistical analyses were mainly descriptive.

The study found that the majority of relatives who visited the emergency room were women, mainly parents. The time taken for emergency consultation varied. The relatives reported several issues such as long waiting times, lack of privacy, and inadequate explanations of procedures. After the visit, most of the relatives experienced symptoms of stress such as sleep disturbance and guilt. However, very few of them were referred for support on a platform or through a family association.

Suggestions for improvement include providing a specific post-emergency consultation for relatives, early identification of a trusted support person, and reinforcement of psycho-education. Best practice recommendations and a brochure for families are also proposed.