La compétence psychiatrique au service d’une régulation pluridisciplinaire : à propos des SAS psychiatriques - 15/04/25
Psychiatric competence dedicated to multidisciplinary regulation: About psychiatric SAS

Résumé |
Objectif |
Dresser un état des lieux exhaustif du déploiement des SAS (Services d’Accès aux Soins) psychiatriques avec un focus sur les expériences de LIVE et du PÉGASE (Programme d’Échanges pour améliorer la Gestion de l’Accès aux Soins en interprofessionnalité), dans le Rhône et en Gironde, et sur le projet PRISME, dans le Nord.
Méthode |
Les données présentées dans cet article sont issues de communications orales réalisées dans le cadre du Congrès de l’AFERUP de décembre 2023 (retours d’expérience des équipes de LIVE, du PÉGASE et du PRISME) et de la première journée de la Coordination nationale des SAS Psy qui s’est tenue à Lyon, en octobre 2024. A l’occasion de cet événement, le comité local d’organisation a distribué une fiche de recueil destinée à renseigner les informations relatives au fonctionnement de chaque SAS Psy : celle-ci a été remplie sur place, lorsqu’un représentant de l’équipe était présent (Bordeaux, Créteil, Lille, Lyon, Paris et Poitiers), et envoyée aux médecins responsables de chaque SAS Psy, lorsqu’ils étaient absents, pour qu’ils puissent la compléter (Nantes, Rennes, Saint-Étienne et Toulouse).
Résultats |
La survenue de la pandémie de Covid-19 a engendré de nombreux bouleversements dont les confinements successifs restent l’illustration la plus évocatrice. Le monde de la santé a également été impacté avec la réorganisation des services d’urgence, la déprogrammation de milliers d’actes ou encore la fermeture temporaire de lieux de soins dont les CMP (Centres Médico-Psychologiques) et les hôpitaux de jour psychiatriques. Dans ce contexte particulièrement anxiogène, de nombreuses lignes d’écoute à destination de la population générale ont été mises en place. Certaines d’entre elles ont préfiguré la création de plateformes téléphoniques d’information, d’évaluation et d’orientation en santé mentale, telles LIVE et Questions Psy, puis de SAS Psy, en partenariat avec les SAMU-Centre 15-SAS de leurs départements respectifs. À l’heure actuelle, il existe neuf SAS psy et cinq SAS psy en construction. Si les principes de réponse graduée aux besoins des appelants et de soins non programmés restent centraux et communs à ces différents dispositifs, force est de constater que leurs fonctionnements sont hétérogènes. Les expériences de LIVE et de Questions Psy soulignent par ailleurs la nécessité de développer de nombreux partenariats, tant pour faire connaître ces lignes que pour construire et maintenir à jour la cartographie des ressources départementales. Elles démontrent également l’intérêt d’une régulation en amont des urgences pour éviter des passages par défaut voire proposer de véritables parcours de soins alternatifs. La part des orientations par ces dispositifs vers les urgences reste toutefois importante du fait, notamment, de la saturation des dispositifs ambulatoires et des professionnels libéraux mais aussi, du repérage et d’un accès facilité aux soins, pour des patients présentant des tableaux cliniques plus sévères, via des appels au SAMU-Centre 15-SAS.
Conclusion |
Le déploiement de SAS psy représente une réelle opportunité tant pour orienter les usagers au mieux et éviter que cette fonction n’échoie aux urgences, que pour proposer aide à la prescription et télé-expertise aux médecins généralistes. Le périmètre de ces dispositifs est appelé à évoluer hors des SAMU-Centre 15-SAS et des plateaux de régulation téléphonique avec la nécessité de développer la mobilité des équipes et des consultations de semi-urgence.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Objective |
To provide a comprehensive overview of the deployment of psychiatric SAS (Healthcare Access Service), focusing on the experiences of LIVE and PEGASE (Exchange program to improve interprofessional care access management), in the Rhone and Gironde regions, and on the PRISME project, in the North region.
Method |
The data presented in this article are based on oral presentations made at the AFERUP Congress in December 2023 (feedback from the LIVE, PÉGASE, and PRISME teams) and during the first day of the “psychiatric SAS's National Coordination”, which took place in Lyon in October 2024. For this event, the local organizing committee distributed a data collection form for each psychiatric SAS: it was filled out on-site when a team representative was present (Bordeaux, Créteil, Lille, Lyon, Paris, and Poitiers) and was sent to the doctors responsible for each psychiatric SAS when they were absent (Nantes, Rennes, Saint-Étienne, and Toulouse).
Results |
The onset of the Covid-19 pandemic led to numerous upheavals, with successive lockdowns remaining the most evocative illustration. The healthcare sector was also affected, with the reorganization of emergency services, the deprogramming of thousands of procedures, and the temporary closure of care facilities, including CMPs (medical-psychological center) and outpatient psychiatric care. Against this particularly anxiety-provoking backdrop, several hotlines were set up for the general public. Some of these prefigured the creation of phone platforms for information, assessment, and guidance in mental health, such as LIVE and Questions Psy, followed by psychiatric SAS, in partnership with the SAMU-Centre 15-SAS in their respective departments. Currently, there are 9 operating psychiatric SAS and 5 under construction. While the principles of a graduated response to callers’ needs and unscheduled care remain central and common to these different systems, they operate in heterogeneous ways. The experiences of LIVE and Questions Psy also highlight the need to develop numerous partnerships, both to publicize these lines and to build and maintain an up-to-date mapping of departmental resources. They also demonstrate the value of upstream regulation of emergency services to avoid default referrals and to offer genuine alternative care paths. However, the proportion of referrals from these services to emergency departments remains high, due in part to the saturation of ambulatory services and private practitioners, but also because of the identification and easier access to care for patients with more severe clinical conditions through calls to the SAMU-Centre 15-SAS.
Conclusion |
Deployment of psychiatric SAS represents a real opportunity both to guide users in the best possible way and to prevent this function from being taken over by emergency services. It also offers prescription assistance and tele-expertise to general practitioners. The scope of these systems is set to evolve beyond the SAMU-Centre 15-SAS and phone regulation platforms, requiring to develop team mobility and semi-emergency consultations.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Accès aux soins, Soins non programmés, SAMU-SAS, Régulation téléphonique, Parcours de soins
Keywords : Access to care, Unscheduled care, SAMU-SAS, Telephone regulation, Care pathway
Plan
Vol 183 - N° 4
P. 358-368 - avril 2025 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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