Prise en charge de VIH/SIDA avant l’ère du module tracker VIH : exemple de la cohorte hospitalière du service de pneumologie du CHNU de Fann, à Dakar, Sénégal - 08/04/25
, Y. Dia Kane 1, M.F. Cisse 1, A.L. Badji 2, A.D. Rassoul 3, N.F. Diouf 1, F.B.R. Mbaye 1, T.K. Thiam 1, N.O. Toure 1Résumé |
Introduction |
En Afrique, le secteur de la santé présente des nombreux défis pour mettre fin à la pandémie du VIH. L’un des principaux défis est la nécessité d’associer la technologie et la santé grâce à la digitalisation du secteur. En effet, la réponse au VIH/sida exige des pays des approches innovantes pour se rapprocher de la réalisation des cibles 95-95-95 de l’ONUSIDA. Ainsi, au Sénégal, le module TRACKER VIH, a été développé en août 2021 par le Secrétariat exécutif du Conseil national de Lutte contre le Sida (CNLS) en collaboration avec la DSISS et la Division de Lutte contre le Sida (DLSI). Il permet la tenue à jour des bases de données nationales afin d’y inclure les nouveaux éléments des données, la diffusion régulière des données et la production périodique des rapports. L’objectif de cette étude était d’évaluer la prise en charge et le suivi des patients vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral au service de pneumologie du CHNU de Fann, Dakar, avant l’ère du module TRACKER VIH. Elle va servir à une autre étude prospective évaluant l’apport du module sur la prise des PVVIH.
Méthodes |
L’étude a été menée en juillet 2024, rétrospective, descriptive à visée analytique, par exploitation des dossiers de patients ≥18 ans hospitalisés de 2011 à 2024, soit une période de 13 ans, à la Clinique de Pneumologie du Centre Hospitalier National Universitaire (CHNU) de FANN. Cette dernière fait partie des sites de décentralisation de la prise en charge du VIH au niveau national.
Résultats |
Au total, 118 patients ont été inclus. Une légère prédominance féminine était notée avec 54,7 %. L’âge médian à l’inclusion, était de 42 ans avec des extrêmes de 20 et 79 ans. Actuellement, l’âge médian était de 46,00 ans avec des extrêmes de 26,00 et 83,00 ans. Près de 59,8 % des patients provenait des banlieues de Dakar. Les patients étaient infectés dans 88,8 % des cas au VIH [1]. La moitié des patients (50 %) était à un stade clinique 3 et 34 % au stade clinique 4 de l’OMS au moment de l’inclusion ; et 13,7 % avaient un taux de CD4inférieur à 50 éléments/μL. Une co-infection à hépatite B était retrouvée chez 1,7 % des patients. Le motif d’accès en pneumologie était une détresse respiratoire aiguë chez 66,7 % des patients. La majorité des patients inscrits dans le site, soit 98,3 % était sous première ligne de TARV. Nous avons différé la mise sous INH chez 99,15 %. La prophylaxie au cotrimoxazole était initiée d’emblée chez 100 % de nos patients. Actuellement, 69,3 % des patients sont suivis, 4,3 % sont décédés. On notait, par ailleurs, un nombre croissant de perdus de vue, soit 26,5 %. (Figure 1)
Conclusion |
Malgré des efforts énormes de prise en charge et de suivi des PVVIH et des pathologies pulmonaires qui s’y associent, le nombre de perdus de vue reste croisant ; ce qui justifierait l’intérêt du module Tracker VIH. Ce dernier constituerait une opportunité pour les sites de prise en charge qui devraient lui accorder une attention particulière. Une évaluation de la cohorte, suivie avec l’utilisation de cet outil serait souhaitable.
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Vol 42 - N° 4
P. 215 - avril 2025 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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