Différence de concentration urinaire selon le sexe ou l’origine ethnique : implications possibles dans la susceptibilité variable à différentes pathologies rénales et cardiovasculaires - 19/06/08
Résumé |
La prévalence des maladies cardiovasculaires et rénales est plus élevée chez les hommes que chez les femmes et chez les Afro-Américains que chez les Caucasiens. Des travaux récents suggèrent que les effets antidiurétiques de la vasopressine et/ou l’augmentation de la concentration de l’urine accélèrent la progression de ces pathologies. Cette revue a pour but d’attirer l’attention sur la fonction de concentration de l’urine et sur les éventuelles différences de concentration urinaire entre les sexes ou selon l’origine ethnique, différences qui pourraient jouer un rôle dans la susceptibilité variable à ces pathologies. Nous avons réanalysé a posteriori des données urinaires de 24heures provenant d’études réalisées pour d’autres objectifs et concernant des sujets sains et des patients en insuffisance rénale chronique ou diabétiques. Dans toutes ces études, les hommes excrétaient une charge osmolaire supérieure à celle des femmes avec une osmolalité urinaire (ou un index indirect de la concentration urinaire) de 15 à 30 % plus élevée et un volume urinaire de 24heures similaire à celui des femmes. Dans deux études américaines, les sujets afro-américains avaient une concentration urinaire significativement plus élevée que les sujets caucasiens et un volume urinaire plus faible. La plus forte concentration urinaire des hommes et des sujets afro-américains peut être due à des différences du seuil de la soif, du taux de vasopressine ou d’autres paramètres régulateurs. Ce facteur pourrait jouer un rôle dans la plus ou moins grande sensibilité aux pathologies cardiovasculaires et rénales. De nouvelles études prospectives devraient prendre en compte les effets antidiurétiques de la vasopressine comme facteur potentiellement impliqué dans l’apparition ou la progression de ces pathologies.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Men and African-Americans are known to be at greater risk of urolithiasis and cardiovascular and renal diseases than women and Caucasians. Previous studies suggest that the antidiuretic effects of vasopressin and/or a greater urine concentration are associated with the rate of progression of these diseases. The present review addresses possible sex and ethnic-related differences in urine volume and osmolality which could participate in this male and black higher predominance. We reanalyzed 24h-urine data collected previously by different investigators for other purposes. In studies concerning healthy subjects (six studies) or patients with chronic kidney disease or Diabetes mellitus (three studies), men excreted a larger osmolar load than women, with a 15 to 30% higher urinary osmolality (or another index of urine concentration based on the urine/plasma creatinine concentration ratio) and a similar 24h urine volume than in women. In two American studies, African-Americans showed a significantly higher urinary concentration than Caucasians and a lower 24h-urine volume. Sex and ethnic differences in thirst threshold, vasopressin level, or other regulatory mediators may contribute to the higher urinary concentration of men and of African Americans. These differences could play a role in the greater susceptibility of these subjects to these pathologies. New prospective studies should take into account the antidiuretic effects of vasopressin as a potential risk factor in the initiation and progression of cardiovascular and renal diseases.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Lithiase, Vasopressine, Hormone antidiurétique, Volume urinaire, Hypertension artérielle
Keywords : Lithiasis, Sodium intake, Vasopressin, Urine volume, Hypertension
Plan
Vol 4 - N° 3
P. 160-172 - juin 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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