Dans cet article, nous examinons les liens entre nature et santé mentale, et dégageons en particulier des perspectives de soins dans les populations psychiatriques. Plusieurs études indiquent que la diminution des contacts avec les environnements naturels est associée à une augmentation des symptômes de dépression, d'anxiété et de solitude. À côté de cela, le réchauffement climatique, en perturbant le comportement de la nature, exacerbe l'anxiété et la détresse psychologique via des stress environnementaux directs et des impacts socioéconomiques indirects. Une exposition régulière à des espaces verts et bleus est associée à des effets bénéfiques sur la santé mentale, notamment par la réduction du stress, l'amélioration des fonctions cognitives et émotionnelles. Ces bienfaits reposent sur plusieurs mécanismes, expliqués par la théorie de la récupération du stress et de celle de la restauration attentionnelle. Dans ce contexte, diverses interventions thérapeutiques fondées sur la nature ont été développées en psychiatrie. Parmi celles-ci, les bains de forêt (shinrin-yoku), l'hortithérapie, les activités physiques en milieu naturel, ainsi que les thérapies par l'aventure et en milieu sauvage ont démontré des effets positifs sur l'humeur, l'anxiété et le bien-être général. Ces approches s'appuient sur des protocoles variés, allant de l'exposition passive à la nature à des interventions structurées impliquant des activités physiques ou cognitives. L'article explore également l'intégration de la nature dans les stratégies de prévention et de soin, notamment à travers des initiatives, telles que la prescription de nature, qui vise à encourager l'exposition régulière aux environnements naturels à des fins thérapeutiques. Enfin, il souligne l'intérêt des politiques d'aménagement urbain et éducatives favorisant le contact avec la nature, ainsi que l'importance d'une approche écosystémique intégrée, où la préservation de l'environnement et la promotion de la santé mentale s'avèrent mutuellement bénéfiques.