Bien que la double anti-agrégation plaquettaire (DAPT) réduise le risque de récidive d’AVC par rapport à l’aspirine seule chez les patients avec AVC mineur, son impact sur le handicap reste incertain.

Notre étude compare l’impact de la DAPT par rapport à l’aspirine seule sur l’évolution du handicap fonctionnel et la sévérité des AVC ischémiques mineurs.

Nous avons mené une étude expérimentale comparative menée au service de Neurologie de Monastir en Tunisie, sur une période de 5 ans (2018–2023), incluant les AVC ischémiques mineurs non cardio-emboliques (NIHSS ≤ 5). Un premier groupe a reçu une DAPT suivant le protocole CHANCE et le deuxième l’aspirine seule. Les scores de NIHSS et de Rankin modifié (mRS) ont été calculés à la sortie, 1mois, 3mois et 6mois post-AVC, puis comparés.

Nous avons inclus 195 malades répartis en deux groupes : 82 (DAPT) et 113 (Aspirine). Le Score NIHSS moyen était significativement plus bas chez les patients sous DAPT à 1 mois (p=0,025), 3mois (p=0,003) et 6mois (p=0,036). Un excellent résultat fonctionnel, défini par un score mRS ≤ 2, a été enregistré majoritairement dans le groupe recevant la bithérapie (98,8 % vs. 94,7 % avec une p<0,001 à 6 mois) (Fig. 1, Fig. 2).

Ce qui distingue notre travail des études pilotes, est la constatation d’un handicap fonctionnel significativement moindre chez les sujets ayant reçu la DAPT par rapport à l’aspirine seule et ceci dès le 1^er mois post AVC ischémique. Peu de données existent, certains travaux suggèrent l’implication de paramètres inflammatoires et d’un déséquilibre entre les neurotransmetteurs excitateurs et inhibiteurs sous DAPT.

Nos Résultats suggèrent que le bénéfice de la DAPT va au-delà de la prévention secondaire. Elle améliore significativement le handicap fonctionnel post-AVC mineur, ceci dès le premier mois.