Les troubles de l’écriture mettent souvent l’enfant et l’adolescent en situation de handicap dans les apprentissages. Ils résultent d’une interaction complexe entre les systèmes lexical et sensorimoteur (visuo-vestibulo-proprioceptif).

La qualité graphique pourrait-elle s’améliorer en modulant simplement la balance intégrative des afférences visuo-vestibulaires ?

L’écriture d’enfants dysgraphiques et de sujets sains a été évaluée par eye-tracking (Orasis Ear) ainsi que par les tests BHK et de l’Espargot, avant et après une séance de stimulation visuo-vestibulaire de 15minutes durant laquelle le sujet assis doit fixer les yeux d’une mire (grenouille verte), asservie au fauteuil, oscillant pendulairement à 8 bpm devant le Panneau Panoramique Stéréoscopique de Bauwens (PPS) (Fig. 1).

L’eye-tracker montre que le sujet sain stabilise le regard pour écrire alors que les dysgraphiques présentent une instabilité du regard (Fig. 2). Après la séance devant le PPS, on objective aux deux tests et pour la plupart des dysgraphiques une amélioration de la vitesse et de la qualité de l’écriture, corrélée à une meilleure stabilité du regard à l’eye-tracking.

La séance de stimulation active le système vestibulaire, le flux optique et la vision fovéale. Lorsque la consigne est atteinte, le patient parvient à prioriser la vision fovéale et à s’abstraire des flux vestibulo-oculaires : la voie ventrale d’identification intimement liée au système lexical devient visuellement prioritaire tandis que la voie dorsale d’orientation, déchargée du poids visuo-vestibulaire, privilégie l’intégration proprioceptive.

Cette étude préliminaire sur l’inhibition visuo-vestibulaire de la voie dorsale d’orientation au bénéfice de la voie ventrale et de la proprioception ouvre une nouvelle perspective pour les dysgraphiques.

Alain Bauwens déclare un conflit d’intérêt.