La sclérose en plaques (SEP) est une pathologie inflammatoire, se caractérisant par des lésions disséminées dans le système nerveux central. Parmi l’hétérogénéité des symptômes possibles, les symptômes visuels et cognitifs sont des facteurs importants du handicap.

L’objectif de notre étude est de déceler si l’analyse de l’exploration visuelle (par oculométrie) peut nuancer l’interprétation de performances cognitives de patients atteints de SEP.

La tâche consistait en une version informatisée inspirée du TMT-B, associée à des mesures en eye-tracking. Vingt-et-un patients atteints de SEP de forme Récurrente-Rémittente (RR) et quinze participants contrôles ont été évalués. Chaque participant réalisait la tâche d’alternance “chiffre-lettre” inspirée du TMT-B, avec la souris d’ordinateur dans une première condition et seulement avec le mouvement de leurs yeux dans une seconde condition. Quatre planches étaient présentées à chaque participants (deux par condition).

Le score moyen à la tâche inspirée du TMT-B était significativement diminuée (p ≤ 0,001) pour le groupe de patients (m=4,30, SD=1,03) par rapport au groupe contrôle (m=5,8, SD=1,37) et ce, qu’elle que soit la condition de la tâche. L’analyse des paramètres oculomoteurs (à savoir les fixations, les saccades oculaires et le scanpath visuel) a mis en évidence une exploration visuelle moins efficiente chez les participants atteints de SEP (Fig. 1, Fig. 2).

La SEP peut engendrer des déficits oculomoteurs associés à une réorganisation des stratégies d’exploration visuelle et de paramètres visuels spécifiques tels que la fréquence saccadique, les latences et le scanpath visuel. Cette réorganisation de nature visuelle impacte significativement la performance à une tâche cognitive.

Cette étude montre l’intérêt d’intégrer l’analyse de l’exploration visuelle dans l’interprétation de performances cognitives des personnes atteintes de SEP.