L’hépatotoxicité médicamenteuse (DILI) est une complication grave liée aux traitements neurologiques. Cette étude examine les cas de DILI causés par des médicaments neurologiques et les facteurs de risque associés.

Analyser les cas de DILI associés aux médicaments neurologiques, caractériser les types d’atteintes hépatiques, et évaluer la causalité avec le score RUCAM.

Nous avons conduit une étude rétrospective sur 90 cas de DILI rapportés au centre de pharmacovigilance de Sousse entre janvier 2018 et juin 2023. L’analyse a porté sur les données démographiques, les antécédents médicaux, les types d’atteinte et le score de causalité RUCAM.

Sur les 90 cas de DILI, environ 20 % concernaient des traitements neurologiques, principalement des anticonvulsivants (carbamazépine 11,1 %, acide valproïque 4,4 %, et phénobarbital 3,3 %). La majorité des patients étaient des femmes (69 %), avec un âge moyen de 47 ans. Les antécédents médicaux incluaient la tuberculose (35,5 %) et les troubles psychiatriques (21,1 %). Les atteintes hépatiques étaient principalement de type intrinsèque (83,3 %). Les hépatites cholestatiques et cytolytiques prédominaient pour la carbamazépine, tandis que l’acide valproïque était associé à un profil mixte (Tableau 1). Les scores RUCAM ont montré que 67 % des cas étaient probables et 22 % très probables.

La carbamazépine et l’acide valproïque sont les principaux médicaments responsables de DILI, avec des atteintes surtout cholestatiques et cytolytiques. Les atteintes intrinsèques prédominent, mais les formes idiosyncratiques, bien que rares, sont graves. Le score RUCAM est utile pour confirmer la causalité médicamenteuse dans la plupart des cas. Les comorbidités, telles que la tuberculose et les troubles psychiatriques, augmentent la susceptibilité à la DILI.

La surveillance hépatique est essentielle chez les patients sous traitements neurologiques. Le score RUCAM s’avère utile pour évaluer la causalité et améliorer la prise en charge des patients.