La leucoencéphalopathie induite par l’héroïne (LEH) ou chasing the dragon syndrome est une maladie rare due l’inhalation de la fumée de l’héroïne dont les conséquences vont des symptômes neurologiques légers à des symptômes graves et au décès.

Nous rapportons le cas d’un homme de 51 ans, diabétique de type 2 et tabagique, admis au service de neurologie du CHU de Tanger pour des troubles de l’équilibre et de la parole, dans un tableau de confusion évoluant depuis 15jours L’examen clinique a mis en évidence un syndrome cérébelleux statique et cinétique, associé à une irritation pyramidale. L’interrogatoire initial n’a pas révélé de prise médicamenteuse ou toxique. Les examens biologiques et l’analyse du liquide céphalorachidien étaient sans particularité.

L’IRM cérébrale a montré des hypersignaux bilatéraux et symétriques de la substance blanche, évoquant une encéphalopathie toxique. Après les Résultats de l’imagerie, un interrogatoire approfondi a été réalisé, révélant que les symptômes étaient apparus 2jours après que le patient ait inhalé la fumée d’héroïne. La prise en charge a consisté en un traitement symptomatique avec vitaminothérapie et corticothérapie. Le patient a été adressé en centre d’addictologie pour une rééducation de l’équilibre et a été revu après 2 mois ; il présentait une légère amélioration.

Quelques hypothèses concernant la pathogenèse de la LEH ont été évoquées : un effet direct de la molécule ou hypersensibilité liée à l’impureté de l’héroïne et plus récemment un dysfonctionnement de la mitochondrie au niveau des oligodendrocytes. Une amélioration clinique a été rapportée dans les cas où une thérapie antioxydante a été utilisée, ce qui soutient l’hypothèse d’un dysfonctionnement mitochondrial.

La LEH est une affection grave. Elle est de diagnostic difficile, mais les données clinico-toxicologiques confrontées à l’IRM cérébrale permettent un diagnostic précoce pour éviter les complications irréversibles.