Leuco-encéphalopathie toxique induite par la capecitabine - 19/03/25

Résumé |
Introduction |
La CAPECITABINE est une chimiothérapie adjuvante orale principalement utilisée dans le traitement du cancer du sein et colorectal. Il s’agit d’un prémétabolite du 5-fluorouracile (5-FU), qui peut entraîner divers effets indésirables mais rarement, sur le plan neurologique.
Observation |
Patiente de 48 ans chez qui a été diagnostiqué il y a trois mois un cancer du sein gauche multimétastatique. Après une concertation en réunion pluridisciplinaire, elle a été incluse dans un protocole d’étude de phase III et a débuté un traitement de première intention par capécitabine à la dose de 1650 mg matin et soir pendant deux semaines consécutives, suivies d’une semaine de pause. Une semaine après le début du traitement, la patiente est admise aux urgences pour suspicion d’accident vasculaire cérébral (AVC) en raison d’une dysarthrie persistante apparue vers 16h. À l’examen physique, on notait une dysarthrie compréhensible et une légère paralysie faciale gauche. Une IRM cérébrale réalisée en urgence mettra en évidence des lésions en hypersignal diffusion au niveau du corps calleux, des régions frontales bilatérales et des thalami. Ces lesions sont discrètement visibles en Flair (Fig. 1). Un bilan complémentaire à visé étiologique réalisé, comprenant une imagerie médullaire, un bilan auto-immun et infectieux ainsi qu’une analyse du liquide céphalo-rachidien, n’a pas relevé d’anomalies. Le diagnostic de leuco-encéphalopathie toxique a été retenu après élimination des diagnostics différentiels. L’évolution a été rapidement favorable après l’arrêt du traitement avec disparition des hypersignaux un mois plus tard à l’imagerie (Fig. 2).
Discussion |
Les signes neurologiques apparaissent généralement entre 3 et 7jours après le début du traitement par capecitabine. Dans la littérature, les atteintes neurologiques sont liées à la capacité de la capécitabine à traverser la barrière hémato-encéphalique, provoquant une neurotoxicité, ce qui diffère du 5-FU. Les régions cérébrales fréquemment touchées comprennent le corps calleux, les zones périventriculaires, les régions sous-corticales et thalamiques antérieures.
Conclusion |
Si ce cas reste très rare, l’origine toxique doit être évoqué en diagnostic d’élimination d’une leuco-encéphalopathie rapidement progressive. Le diagnostic de certitude s’appuie alors sur la réversion des symptômes et des lésions à l’imagerie à l’arrêt du traitement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : cancer, Capecitabine, Leuco-encéphalopathie
Plan
Vol 181 - N° S
P. S62-S63 - avril 2025 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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