Inertie du sommeil : un réveil impossible - 19/03/25

Résumé |
L’inertie du sommeil se définit comme un état transitoire d’hypovigilance au réveil, associé à une altération des performances cognitives et comportementales, un désir de se rendormir et souvent un état émotionnel négatif. Comme pour de nombreux aspects phénoménologiques du sommeil et de la veille, les mécanismes neurophysiologiques sous-tendant l’inertie impliquent une hétérogénéité spatiotemporelle des états cérébraux, avec coexistence d’activités locales discordantes lors de la transition entre sommeil et veille. L’inertie est un phénomène physiologique, dont l’intensité est modulée par l’homéostasie, le rythme circadien, le stade de sommeil lors du réveil et des facteurs propres à l’individu ; cela se traduit par une grande variabilité intra et inter-individuelle. Lorsqu’elle est sévère et qu’elle s’enrichit de symptômes neurologiques (confusion, ataxie), confinant alors à l’ivresse de sommeil, l’inertie du sommeil peut s’avérer invalidante. C’est le cas dans l’hypersomnie idiopathique, mais également dans d’autres troubles du sommeil (troubles de l’éveil, par exemple) et dans le cadre de pathologies dysthymiques. La fréquence de l’inertie du sommeil, et ses conséquences potentiellement sévères chez les patients ou dans le contexte de postes de sécurité avec astreintes de nuit, contraste avec le peu d’outils disponibles en pratique clinique pour l’évaluer. La plupart d’entre eux reposent sur des questionnaires ou des tests comportementaux. Le seul protocole neurophysiologique évalué dans différentes causes d’hypersomnolence est le test de réveil forcé, basé sur un paradigme de potentiels évoqués cognitifs au réveil. L’absence d’évaluation électrophysiologique de l’inertie en routine reflète la complexité de l’évaluation des états transitoires avec nos outils actuels, la difficulté de définir des valeurs normatives pour un état présent dans la population générale à des degrés divers, et la nécessité de contrôler les nombreux facteurs de modulation. De nouvelles approches électrophysiologiques permettant une analyse plus fine de l’hétérogénéité spatiale et des fluctuations temporelles à court terme des états de veille/sommeil, combinées à des mesures comportementales et subjectives, s’avèreraient précieuses pour quantifier et capturer la complexité de cet état « entre-deux ». De tels marqueurs neurophysiologiques seraient cruciaux pour le diagnostic et le suivi évolutif, notamment sous traitement, des troubles associés à une inertie du sommeil.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hypersomnolence, Réveil, Transition
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Vol 181 - N° S
P. S179-S180 - avril 2025 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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