Les neuropathies périphériques (NP) représentent une cause majeure d’invalidité de par leur prévalence croissante. Dans les zones tropicales comme le Bénin, elles surviennent dans un contexte de double fardeau épidémiologique avec des spécificités cliniques, étiologiques et thérapeutiques.

La prévalence mondiale des neuropathies périphériques (NP) est estimée à environ 1 % dans la population générale et peut atteindre 7 % chez les personnes âgées. En Afrique subsaharienne (ASS), elle varie de 1 à 1 6 %, tandis qu’au Bénin, les enquêtes communautaires rapportent des taux de 6 à 7 %.

Le tableau clinique est dominé par des troubles sensoriels (91,2 %), une diminution ou abolition des réflexes ostéotendineux (85,1 %), les douleurs (52,1 %) et rarement les déficits moteurs (28,9 %). Le mode d’installation est chronique (87,5 %). On retrouve principalement chez les patients, les polyneuropathies (34,4 %) et les polyneuropathies démyélinisantes inflammatoires chroniques (17,4 %), avec une prédominance histologique des formes sensitivo-motrices (44,7 %). Le syndrome de Guillain-Barré (SGB) reste rare (3,6 %).

Les étiologies regroupent des causes métaboliques dont les neuropathies urémiques (90,6 %) et diabétiques (74,7 %), les plus fréquentes, tandis que les causes infectieuses, telles que le VIH (37 %) et les hépatites B ou C (19,5 %), restent moins fréquentes. Cependant, le diagnostic reste limité par l’accès réduit à des outils spécialisés tels que l’électroneuromyographie ou les dosages immunologiques, contribuant à une sous-estimation de certaines formes.

La prise en charge est entravée par l’indisponibilité de traitements essentiels (immunoglobulines, plasmaphérèses) et nécessite des approches adaptées. Des solutions locales, comme les thérapies à base de plantes et la rééducation fonctionnelle, peuvent améliorer le tableau clinique.

Les NP au Bénin, nécessitent une attention particulière pour optimiser leur diagnostic et leur prise en charge, tout en prenant en compte les spécificités locales.