Le caractère fluctuant ainsi que l’hétérogénéité des symptômes cliniques de la myasthénie auto-immune (MAI) demeure un défi pour les médecins dans son diagnostic précoce, ce qui impacte la rapidité de sa prise en charge étant déterminante pour la mortalité.

Notre étude vise à analyser le cheminement pré-diagnostique des patients avant l’arrivée à un centre tertiaire afin d’identifier les obstacles engendrant des retards diagnostiques.

Étude retrospective. Population : Patients suivis pour MAI. Lieu : Service de neurologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca. Durée : 5ans. Données recueillies : socio-démographiques, symptômes cliniques, délai entre symptômes et consultation, médecin consulté, délai et causes du retard de diagnostic, sévérité de la MAI à l’hospitalisation, séjour et durée en réanimation.

Population : 106 patients. âge moyen : 39ans. Prédominance féminine. Délai moyen du diagnostic : 15 mois. Sévérité importante et hospitalisation prolongée en réanimation si délai long. Nombreuses causes du retard diagnostique ont été identifiés dominées par la mal orientation des patients vers des médecins autre que neurologues (45 %). La présentation clinique était diverse avec prédominance des manifestations oculaires. Des difficultés diagnostiques sont posées dans 60,4 % des patients référés au CHU (Fig. 1).

Les retards diagnostics peuvent résulter de la nature fluctuante et variée des symptômes, des difficultés logistiques, de l’orientation insuffisante par des médecins non spécialistes, du manque de connaissance sur la pathologie.

Une formation plus approfondie des médecins est nécessaire afin d’assurer un diagnostic précoce garantissant une prise en charge optimale et rapide des patients MAI et améliorant les pronostics.