Premières preuves d’un lien entre altération cognitive et microfilarémie à Loa-loa en zone rurale au Congo - 19/03/25

Résumé |
Introduction |
L’infection par le ver Loa loa est considérée bénigne et sans impact cérébral. Cependant, des encéphalopathies sévères survenues lors des campagnes d’éradication de l’onchocercose en Afrique suggèrent une atteinte neurologique.
Objectifs |
L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’impact de la microfilarémie à Loa loa sur la circulation cérébrale et la cognition, dans une population rurale endémique.
Méthodes |
Nous avons mené une étude transversale en zone forestière au Congo, évaluant 150 participants (50 à forte densité microfilaire, 50 à faible densité, 50 amicrofilarémiques). Les participants ont été appariés selon l’âge, le sexe et la résidence. Les scores cognitifs ont été mesurés par le test MoCA (altération définie par un score <23/30) et les facteurs associés (densité microfilaire, scolarité, échographie neurovasculaire) ont été analysés pour explorer les corrélations avec les altérations cognitives.
Résultats |
Les scores MoCA étaient globalement faibles (moyenne : 15,6/30), avec une forte influence de la scolarité. Les participants présentant une filarémie élevée avaient une probabilité 20 fois plus importante de présenter une altération cognitive par rapport aux amicrofilarémiques. Ces résultats persistaient après ajustement sur la scolarisation, avec une différence de 3 points de MoCA chez les patients scolarisés plus de 10ans. Aucun lien n’était retrouvé entre densité microfilaire et athérome extracrânien ou intracrânien (Fig. 1).
Discussion |
Bien qu’historiquement, la Loase ait été considérée bénigne, ces résultats soulignent l’importance de réévaluer son impact neurologique. Pour la première fois, une altération cognitive a été observée chez des patients asymptomatiques. L’absence de lien avec l’athérome intra ou extra crânien et la relation filarémie-effet suggèrent un mécanisme spécifique à l’infection, distinct des facteurs vasculaires associés.
Conclusion |
L’infection à L. loa pourrait constituer un facteur de risque modifiable majeur de démence en Afrique centrale, aggravant le fardeau socio-économique, en particulier pour les jeunes instruits.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Neurocognitif, Parasitologie tropicale, Santé globale
Plan
Vol 181 - N° S
P. S105-S106 - avril 2025 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?