COVID-19 et évènements thrombo-emboliques chez les patients traités par bévacizumab pour cancer – cohorte TIC-TAC, SNDS France 2019-2021 - 19/03/25

Résumé |
Introduction |
Le cancer est un facteur de risque majeur d’évènements thromboemboliques (ETE) veineux (ETEV) ou artériels (ETEA), comme certains de leurs traitements, tel que le bévacizumab. De plus, l'infection à SARS-Cov-2 exposerait aussi aux ETE. L'objectif de l’étude TIC-TAC était de déterminer la fréquence d'ETE chez les patients traités par bévacizumab pour cancer, selon la présence ou non d'une maladie COVID-19.
Méthodes |
Une cohorte historique nationale des patients adultes avec cancer solide traités par bévacizumab entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2021 en France a été constituée via le système national des données de santé SNDS. Des périodes d'exposition au bévacizumab ont été définies, entre deux administrations ou jusqu’à 5 demi-vies soit 100 jours après administration. Lors de chaque période d'exposition, était recherché un ETEV ou ETEA hospitalier, ainsi qu'une maladie COVID-19 respectivement 30 ou 90 jours avant chaque ETEV ou ETEA, ou avant l'administration de bévacizumab en l'absence d'ETEV/A.
Résultats |
Etaient inclus 58 899 patients : 51,9% de femmes, âge médian 67 ans (Q1-Q3 [58-73]), traités en majorité pour cancer digestif (52,1%, notamment colorectal : 45,6% des patients). Plus de 600000 périodes d'exposition ont été analysées : 1,70% (intervalle de confiance à 95% IC95% [1,40–2,00]) des COVID+ étaient suivis d'ETEV (n=121/7108) versus 0,74% [0,72–0,77] des COVID- (n=4447/598124) ; et 0,53% [0,40–0,67] des COVID+ étaient suivis d'ETEA (n=60/11268) versus 0,27% [0,26–0,28] des COVID- (n=1 601/593 166). Le COVID-19 était associé à un risque relatif RR de 2,29 [1,91–2,74] pour l'ETEV et de 1,97 [1,53–2,55] pour l'ETEA.
Discussion/Conclusion |
Une maladie COVID-19 doublait statistiquement le risque d'ETEV/A chez les patients traités par bévacizumab pour cancer solide. Toutefois, ce risque était inférieur aux résultats rapportés issus principalement de séries hospitalières, et restait dans des limites cliniquement acceptables, ne nécessitant potentiellement pas d'adaptation de la thromboprophylaxie proposée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : bévacizumab, cancer, COVID-19, évènement thrombo-embolique
Vol 73 - N° S1
Article 202813- mars 2025 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.