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Statut d’accès direct : retour d’expérience d’une rétrocession ; exemple de l’Opzelura® - 19/03/25

Doi : 10.1016/j.phacli.2024.11.014 
Emilie Segui , Sophie Guichard, Sadio Sissoko, Franck Le Mercier
 Pharmacie, hôpital Ambroise-Paré, 9, avenue Charles de Gaulle, 92100 Boulogne-Billancourt 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’Opzelura® (Ruxolitinib) a obtenu le statut de médicament dit « d’accès direct » en janvier 2024. C’est le deuxième médicament, rétrocédable, à obtenir ce statut depuis sa mise en place.

Chaque patient venant dans notre service de rétrocession doit être enregistré au préalable, par les administratifs, dans le logiciel patient de l’hôpital. Si ce patient vient pour la première fois dans notre hôpital, l’équipe de la rétrocession doit ensuite créer sa fiche dans le logiciel pharmaceutique. De même, si le médecin n’est pas connu dans ce logiciel, sa fiche doit être créée. Nous nous sommes intéressés au surcroît d’activité de notre rétrocession dû à ce nouveau statut.

Matériels & méthode

La période étudiée se situe entre le 01/03/2024 et le 23/07/2024, date de la publication du prix au Journal Officiel. Les données concernant les patients, les prescripteurs et les éventuelles venues antérieures dans notre hôpital, ont été extraites informatiquement. Le temps nécessaire pour enregistrer les fiches patients et médecins a été relevé sur une semaine.

Résultats & discussion

Nous avons réalisé 167 dispensations d’Opzelura® sur les 1735 dispensations de rétrocession. Elles ont représenté 9,6 % des dispensations. La file active a été de 97 patients, soit 13,2 % de la file active totale. Ces 167 dispensations ont émané de prescriptions de 65 dermatologues dont 16 hospitaliers (25 %) et 49 libéraux (75 %). Alors que la majorité des prescripteurs sont déjà enregistrés dans la base informatique, pour Opzelura®, seulement sept d’entre eux (11 %) étaient connus. La fiche d’identification des 58 autres prescripteurs (89 %) a été créée au cours de l’acte de rétrocession. Le temps nécessaire à cette saisie est de 1min50s, en moyenne. Seuls 28 patients (29 %) étaient déjà venus dans notre hôpital. Pour les 69 autres (71 %), une saisie manuelle des données dans le logiciel de rétrocession a été effectuée lors de la première dispensation. Le temps consacré à cette saisie est en moyenne de 3min48s versus 42s (× 5) pour les patients déjà venus à l’hôpital. Chaque patient est venu entre une et cinq fois. 54 % d’entre eux sont venus une fois et 26 % venus deux fois. Lors de l’initiation, le patient est reçu par un membre de l’équipe pharmaceutique au sujet du bon usage du médicament. Ce temps consacré, au cœur de notre mission mais non valorisé, a été de 6min minimum, pouvant aller jusqu’à 20min selon les questions des patients.

Conclusion

Ce nouveau statut d’accès direct, bénéfique pour les patients, a entraîné une augmentation importante et soudaine de l’activité de rétrocession, avec des contraintes administratives et pharmaceutiques chronophages. L’accueil de ces nouveaux patients s’est fait à moyens constants, dans un contexte de tension de personnel.

Cette étude ne donne qu’une vision très partielle de l’implication de l’équipe occasionnée par ce nouveau traitement. Un retour d’expérience auprès des autorités de tutelle pourrait nourrir leur réflexion lors de l’inscription de futurs médicaments dans ce dispositif.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Accès direct, Rétrocession, Ruxolitinib


Plan


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