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Clinical characteristics of a sample of 90 detainees for jihadist terrorism - 15/03/25

Caractéristiques cliniques d’un échantillon de 90 personnes détenues pour terrorisme djihadiste

Doi : 10.1016/j.encep.2024.06.006 
Guillaume Monod a, b, c, d, , Marine Ambar-Akkaoui e, Ludovic Levasseur a, b, Alexandra Pham-Scottez f, g
a Unité Sanitaire en Milieu Pénitentiaire, Maison d’arrêt de Seine-Saint-Denis, avenue Vauban, 93420 Villepinte, France 
b Centre Hospitalier Intercommunal Robert Ballanger, boulevard Robert-Ballanger, 93600 Aulnay-sous-Bois, France 
c Service Médico-Psychologique Régional de Paris-la Santé, 42, rue de la Santé, 75014 Paris, France 
d GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, 1, rue Cabanis, 75014 Paris, France 
e VigilanS 75-93, pôle CPOA-PsyLine-SMPR, GHU Paris Psychiatrie & Neurosciences, 1, rue Cabanis, 75014 Paris, France 
f CPOA, GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, 1, rue Cabanis, 75014 Paris, France 
g Université Versailles Saint-Quentin, Université Paris-Saclay, Inserm U1018, CESP, team DevPsy, Villejuif, France 

Corresponding author.
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Saturday 15 March 2025

Abstract

Introduction

Although research into the process of jihadist radicalization has developed in less than 10 years, few studies on the subject have been carried out by psychiatrists, and the prevalence of psychiatric disorders among people incarcerated for terrorism in France is unknown. Our objectives were to estimate the prevalence of psychiatric disorders in a sample of people incarcerated for jihadist terrorism and to characterize and compare men and women (socio-demographics, psychiatric diagnoses, trauma, substances, conversion to Islam).

Method

Ninety adults in detention for jihadist terrorism were included; the data used were extracted from the patient file (gender, age, marital and parental status, level of education, employment, history of specialized follow-up) and from clinical interviews conducted by the same interviewer (history of depression, suicide attempt, psychiatric follow-up, psychotropic medication use, psychiatric hospitalization, current ICD-10 psychiatric diagnosis, substance abuse and withdrawal, trauma, lone or in group terrorism). Categorical variables were described with proportions, and qualitative variables with means, medians and standard deviations. Comparisons were made between men and women using the t-Student test (comparisons of means) or the Chi2 (comparisons of proportions). Analyses were performed using R Studio software.

Results

30% of incarcerated people had a current psychiatric diagnosis. The most frequent diagnosis was “personality disorder” (11%), followed by “schizophrenia, schizotypal disorders and delusional disorders” (8%) and “neurotic and stress-related disorders and somatoform disorders” (6%). Women had a higher lifetime history of depression and psychiatric follow-up than men, but men were more likely to have a current psychiatric diagnosis. The marital and parental status of men and women also differed: men were better socially integrated, with higher levels of education and access to employment. Women were more likely to have been taken into care by the child welfare system, to have family responsibilities, and to be divorced or widowed. Men were much more likely than women to engage in addictive behaviors and were also much more likely to wean themselves from their substance use. Women had a very high prevalence of trauma, sexual violence and/or domestic or marital violence which was not the case for men. The phenomenon of conversion to Islam concerned a large and identical proportion of men and women. Finally, for the first time in the literature on the subject our study explored the link between male lone actors and the prevalence of psychiatric pathology (90%) and found a very significant association between being a lone actor and having a psychiatric diagnosis.

Conclusion

Our study thus contributes to the development of new criteria for the detection, assessment and management of people radicalized and committing acts of jihadist terrorism.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Résumé

Introduction

Bien que la recherche concernant le processus de radicalisation djihadiste se soit développée en moins de 10 ans, peu d’études sur le sujet ont été menées par des psychiatres, et la prévalence des troubles psychiatriques parmi les personnes incarcérées pour terrorisme en France n’est pas connue. Nos objectifs sont, chez un échantillon de personnes incarcérées en maison d’arrêt pour terrorisme djihadiste, d’estimer la prévalence des troubles psychiatriques, de caractériser et de comparer hommes et femmes (socio-démographie, clinique psychiatrique, traumatismes, toxiques, conversion à l’islam).

Méthode

90 personnes adultes, en détention pour terrorisme djihadiste, ont été incluses; les données utilisées sont extraites du dossier patient (sexe, âge, statut marital et parental, niveau d’études, emploi, antécédents de suivis spécialisés) et d’entretiens cliniques menés par le même évaluateur (antécédents de dépression, de tentative de suicide, de suivi psychiatrique, de prise de psychotropes, d’hospitalisation en psychiatrie, diagnostic psychiatrique CIM-10 actuel, consommation et sevrage de toxiques, traumatismes, terrorisme en solitaire ou non). Les variables qualitatives ont été décrites avec des proportions, et les variables qualitatives avec des moyennes, médianes et écarts-types. Des comparaisons ont été réalisées entre les hommes et les femmes, à l’aide de test du t-Student (comparaisons de moyennes) ou du Chi2 (comparaisons de proportions). Les analyses ont été réalisées à l’aide du logiciel R Studio.

Résultats

30 % des personnes détenues présentent un diagnostic psychiatrique. Le diagnostic le plus fréquent est celui de « trouble de la personnalité » (11 %), suivi du diagnostic de « schizophrénie, troubles schizotypiques et troubles délirants » (8 %) et du diagnostic de « troubles névrotiques et troubles liés à des facteurs de stress et troubles somatoformes » (6 %). Les femmes ont des antécédents vie entière de dépression et de suivi psychiatrique supérieurs aux hommes, mais les hommes ont plus souvent un diagnostic psychiatrique actuel. Le statut marital et parental des hommes et des femmes sont également différents: les hommes sont mieux insérés socialement, avec un niveau supérieur d’études et d’accès à l’emploi. Les femmes ont plus fréquemment été prises en charge par l’aide sociale à l’enfance et ont plus fréquemment une charge de famille, elles sont plus souvent divorcées ou veuves. Les hommes ont des conduites addictives beaucoup plus fréquemment que les femmes, et sont aussi beaucoup plus souvent sevrés de leurs consommations. Les femmes présentent une prévalence très importante d’antécédents traumatiques, de violences sexuelles et/ou de violence intrafamiliale ou conjugale, ce que l’on ne retrouve pas chez les hommes. Le phénomène de conversion à l’islam concerne une proportion importante et identique des hommes et des femmes. Enfin, notre étude permet, pour la première fois dans la littérature sur le sujet, d’explorer le lien entre les hommes terroristes acteurs solitaires et la prévalence d’une pathologie psychiatrique (90 %), et retrouve une association très significative entre le fait d’être un acteur solitaire et d’avoir un diagnostic psychiatrique.

Conclusion

Notre étude contribue ainsi à l’élaboration de nouveaux critères de détection, d’évaluation et de prise en charge des personnes radicalisées et commettant des actes de terrorisme djihadiste.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Keywords : Incarcerated person, Jihadist, Psychiatric disorder, Lone actor, Addiction, Sexual violence, Domestic violence, Religious conversion.

Mots clés : Personne détenue, Djihadiste, Trouble psychiatrique, Acteur solitaire, Addiction, Violence sexuelle, Violence domestique, Conversion religieuse.


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