Quand la douleur est une personne - 19/06/08
Docteur Noëlle Cariclet
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Six heures ce matin, Marie enfile sa tunique, chausse ses sabots et s’apprête à gravir les étages qui vont la conduire dans son service. En chemin elle va croiser quelques patients, le cheveu hirsute, la douleur encore pendue aux paupières inférieures, encore une fois Monsieur Gérard demandera son hypnotique ce soir... Et puis ce sont les escaliers : premier étage, celui où réside la douleur intense et brève des mères donnant la vie, puis le deuxième habité par ces douleurs taille six ans, qui n’arrivent pas bien à parler encore et qui jouent à cache-cache avec les méchants docteurs. Troisième étage, la douleur qui se réveille de cette longue anesthésie et qui se venge d’avoir été bâillonnée durant quelques heures. Étage suivant : résidence principale de la douleur qui ne s’en va pas, cette douleur chronique que personne ne comprend et qui se bat continuellement contre l’avis d’expulsion qu’elle a déjà reçu à plusieurs reprises. Enfin dernier étage, la dernière douleur, celle qui dure jusqu’à la mort et qui aime à s’entourer de la douleur de ses proches. Quant à Marie, elle longe le couloir de son service, encore aujourd’hui elle a rendez-vous avec la douleur, et elle a deux mots à lui dire...
Plan
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Vol 2005 - N° 0019
P. 20-22 - août 2003 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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