Hypersialorrhée, hypersudation et toxine botulique - 01/01/03

Doi : 10.1016/S0168-6054(03)00103-X 

G.  Monnier * ,  L.  Tatu,  B.  Parratte,  A.  Cosson,  F.  Michel,  G.  Metton*Auteur correspondant.

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Résumé

Objectif. - Les premières études cliniques font penser que la toxine botulique est efficace dans le traitement de l'hypersudation et de l'hypersialorrhée. Le but de ce travail est de faire le point sur l'évaluation actuelle d'une telle utilisation.

Méthode. - Une revue de la littérature a été effectuée sur la base de données informatique Pub Med, complétée par la lecture de chapitres d'ouvrages. Les articles nous paraissant les plus attractifs en fonction de notre expérience personnelle, ont été sélectionnés.

Résultats. - Malgré l'introduction récente de la toxine botulique dans le traitement de l'hyperhidrose focale, les parutions sont déjà nombreuses à ce sujet depuis 1997. Néanmoins les régions injectées ne sont pas recensées avec la même fréquence. L'hyperhidrose axillaire est le sujet le plus abondamment traité ; c'est aussi dans ce cadre et dans le syndrome de Frey que les meilleurs résultats sont obtenus. Les publications consacrées à l'hyperhidrose palmaire et surtout plantaire sont beaucoup plus rares, voire anecdotiques. L'efficacité des injections de toxine botulique y est moins affirmée.

La littérature consacrée à l'hypersialorrhée est encore balbutiante. La réduction de la production de salive consécutive à l'injection intraparenchymateuse de toxine dans les glandes parotide et/ou submandibulaire, raréfiant du même coup les phénomènes de bavage, a toutefois été démontrée.

Dans l'une et l'autre indications, les techniques d'injection comme les doses optimales restent à préciser.

Discussion. - Dans la mesure où la toxine botulique bloque toute transmission cholinergique, y compris du système nerveux autonome, il était plausible d'attendre un effet réducteur de la sudation et de la salivation provoqué par l'injection locale du produit. De fait, les premières publications ont démontré une telle efficacité sans effets secondaires graves.

Pour l'hyperhidrose, l'attitude presque consensuelle qui se dégage, consiste à pratiquer des infiltrations strictement intra-épidermiques. Des injections réalisées au niveau des régions axillaires, des paumes de main, des soles plantaires, de la face ou d'autres territoires cutanés, c'est certainement l'hyperhidrose palmoplantaire qui est la moins accessible, en tout cas qui pose le plus de problèmes techniques en raison des difficultés à obtenir une bonne analgésie.

Contre la sialorrhée et les phénomènes de bavage qui accompagnent certaines maladies neurologiques chroniques, la toxine botulique paraît avoir des effets très prometteurs. Toutefois l'objectif précis n'a pas encore été déterminé entre la glande parotide, la glande submandibulaire, ou les deux ? Les moyens de ciblage nécessaires et suffisants sont encore imprécis. Le nombre de sites par glande et les doses à injecter restent aussi à déterminer.

Mots clés  : Toxine botulique ; Hyperhidrose focale ; Hypersialorrhée ; Glandes salivaires ; Bavage.

Abstract

Objective. - The first clinical studies indicate that Botox provides effective treatment for hyperhidrosis and sialorrhea. The aim of this work is to sum up current evaluation of this use.

Method. - A systematic literature search was conducted on the Pub Med database, along with on chapters in other publications. The most interesting articles in relation to our own personal experience were chosen.

Results. - Despite recent use of BT to treat focal hyperhidrosis, there have been numerous publications since 1997. However, the injected areas have not been listed so frequently. Axillary hyperhidrosis has been studied most ; it is also in this case and in the case of gustatory sweating that the best results have been obtained. Publications about palmar and especially plantar hyperhidrosis are much rarer, almost anecdotic. It has been demonstrated to a lesser extent that BT injections are effective in these cases. Literature about sialorrhea is just beginning. However, the reduction of the production of saliva following intra parenchymatic injection of toxin into the parotid and submandibular glands, thus rarifying drooling, has been demonstrated.

For each of the pathological indications, both the injection techniques and the optimal doses remain to be determined.

Discussion. - Because BT blocks all cholinergic transmission, including the autonomous nervous system, it was plausible to expect a reduction in sweating and salivation on local injection of the product. In fact, the first publications indicated such efficiency without serious side effects.

For hyperhidrosis, there has developed a consensus for making intracutaneous injections only. Of the injections in axillary areas, the palms of the hands, the plantar regions, the face or other cutaneous areas, palmoplantar hyperhidrosis is the least accessible, in any case causes the most technical problems, because of difficulty in pain management.

For sialorrhea and the drooling that accompanies certain chronical neurological diseases, BT seems to have very promising effects. However, it has not been precisely determined whether to inject the parotid gland, the submandibular gland, or both. Necessary and sufficient means of targeting are still imprecise. It also remains to be determined the number of sites per gland and the doses to be injected.

Mots clés  : Botulinum toxin ; Focal hyperhidrosis ; Sialorrhea ; Salivary glands ; Drooling.

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Vol 46 - N° 6

P. 338-345 - juillet 2003 Retour au numéro
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