Infections et toxi-infections d'origine alimentaire et hydrique Orientation diagnostique et conduite à tenir - 16/01/25
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Résumé |
Les infections transmises à l'homme par l'eau et les aliments restent un problème majeur dans les pays à faibles revenus et persistent dans les pays à haut niveau de revenus. Certaines épidémies récentes ont été particulièrement médiatisées en Europe et en France, comme les cas de syndromes hémolytiques urémiques (SHU) causés par Escherichia coli, productrice de shigatoxines ou les contaminations à Salmonella de laits infantiles ou de produits chocolatés. Malgré l'amélioration des mesures d'hygiène et de signalement à différents niveaux, allant du contrôle de l'alimentation animale à l'alerte alimentaire suivant des cas humains, une augmentation des toxi-infections alimentaires collectives déclarées est à noter depuis une dizaine d'années en France. L'importance de leur maîtrise est justifiée par le coût humain et économique des manifestations aiguës et par celui de la prise en charge des pathologies secondaires ou réactionnelles. La contamination des aliments peut être le fait de la matière première (animale ou végétale), d'une contamination par l'environnement, l'homme ou un autre aliment (contamination croisée). Elles ont en commun : le rôle de l'industrialisation, l'ampleur des réseaux de distribution modernes, souvent internationaux, qui favorisent leur dissémination, le caractère non prévu d'une faille survenant à un de ces niveaux ou à celui de la consommation, la vaste dissémination des cas, et l'absence ou la rareté des contaminations interhumaines (en dehors de l'hépatite A ou des shigelloses, notamment). Ces aliments dits « à risque » sont principalement ceux à base de produits crus (fromages au lait cru) ou consommés crus (fruits de mer, œuf cru, certains légumes mal épluchés) ou peu cuits (viande, volaille). Le risque de maladie et sa gravité sont par ailleurs augmentés chez les personnes aux défenses immunitaires altérées, notamment les personnes âgées (Listeria) ou les jeunes enfants (Campylobacter, Escherichia coli producteurs de shigatoxines [STEC]) qui paient le plus lourd tribut aux toxi-infections alimentaires. La définition de stratégies nationales et internationales de prévention de leur transmission est nécessaire devant le coût humain et financier qu'elles représentent, en particulier dans les populations très exposées ou à haut risque. La prévention et le contrôle de ces infections restent donc un objectif prioritaire en termes de sécurité alimentaire et de santé publique.
Mots-clés : Toxi-infection d'origine alimentaire et hydrique, Maladies émergentes, Sécurité alimentaire, Investigation épidémiologique, Surveillance, Traçabilité, Pathologie réactionnelle, Diarrhée, Pathologie du voyageur
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