Survie des arthroplasties unicompartimentales de genou dans les indications limites - 25/12/24
Unicompartmental knee arthroplasty survival in borderline indications
Résumé |
Introduction |
La littérature montre 80 et 92 % de patients satisfaits par les arthroplasties unicompartimentales de genou fémoro-tibiales internes (PUC). Ces résultats sont associés à une survie entre 94 et 98 % à 10 ans suivant les études. Ces résultats sont généralement obtenus après exclusion de patients atteints d’obésité, d’instabilité antérieure chronique, d’une déviation frontale ou d’un flessum pré-opératoires supérieure à 10°. Ces contre-indications sont soumises à controverses dans la littérature. L’objectif principal de l’étude était de comparer la survie des arthroplasties unicompartimentales fémoro-tibiales internes réalisées dans les indications limites à celles réalisées dans les indications conventionnelles et d’identifier les facteurs pronostiques de reprise chirurgicale.
Hypothèse |
L’hypothèse était que la survie des arthroplasties unicompartimentales de genou fémoro-tibiales internes n’est pas impactée par ces contre-indications.
Matériel et méthodes |
Il s’agissait d’une étude épidémiologique, observationnelle, rétrospective et monocentrique. Tout patient consentant ayant fait l’objet d’une arthroplastie unicompartimentale fémoro-tibiale interne entre 2009 et 2015 était inclus. Ce geste ne devait pas être associé à une autre arthroplastie dans le même temps. Le critère d’évaluation principal était la survie de l’implant, définie comme l’absence de reprise chirurgicale. Les indications limites étaient définies comme : une obésité (indice de masse corporelle IMC>30), un ligament croisé antérieur déficient, une déviation frontale préopératoire du membre inférieur dans le plan frontal supérieure ou égale à 10°, un flessum pré-opératoire supérieur ou égal à 10°.
Résultats |
Quatre cent soixante-huit patients ont été inclus. Le recul moyen était de 8,5 ans [7,1 ; 10,3]. Deux cent soixante-dix (57,7 %) PUC présentaient au moins une indication limite, contre 198 (42,3 %) dans les indications conventionnelles. Au total, 40 reprises chirurgicales ont été observées. Le délai moyen des reprises était de 26 mois. Aucune différence statistiquement significative de survie n’a été mise en évidence entre les patients rentrant dans les indications limites et ceux rentrant dans les indications conventionnelles. L’analyse multivariée montrait un risque multiplié par 3,0 [1,5,7] de reprise chirurgicale lors de la présence d’une obésité, et de 3,5 [1,4–8,8] chez les patients présentant un ligament croisé antérieur déficient.
Discussion |
Cette étude ne retrouve pas de différence significative de survie entre les PUC réalisées dans les indications limites et celles conventionnelles. Des études à effectifs supérieurs seraient nécessaires pour confirmer ces résultats.
Niveau de preuve |
IV ; étude observationnelle rétrospective.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Introduction |
In the literature, 80 to 92% of patients are satisfied with their medial femorotibial unicompartmental knee arthroplasties (UKAs). These results are associated with a 10-year implant survival rates ranging from 94 to 98% in various studies. Such outcomes are generally reported after excluding patients with obesity, chronic anterior instability, frontal deformities, or pre-operative knee flexion deformities exceeding 10°. These contraindications remain controversial in the literature. The primary objective of this study was to compare the survival rates of implants used for medial femorotibial UKA performed under borderline indications with those of procedures performed under conventional indications and to identify the prognostic factors for revision surgery.
Hypothesis |
We hypothesized that the survival of medial femorotibial UKAs is not impacted by these contraindications.
Materials and methods |
This was a retrospective, single-center, observational, epidemiological study. All consenting patients who underwent medial femorotibial UKA between 2009 and 2015 were included. Patients who underwent other types of arthroplasties concurrently were excluded. The primary evaluation criterion was implant survival, which was characterized by no need for revision surgery. The borderline indications were defined as follows: obesity (Body Mass Index BMI >30), anterior cruciate ligament (ACL) deficiency, pre-operative lower limb frontal deviation ≥10°, or pre-operative flexion deformity ≥10°.
Results |
A total of 468 patients were included, and the average follow-up duration was 8.5 years [7.1; 10.3]. Among them, 270 (57.7%) underwent UKA under at least one borderline indication, whereas 198 (42.3%) underwent UKA under conventional indications. Forty revision surgeries were recorded, and the average time to revision surgery was 26 months. No statistically significant difference in survival was observed between patients with borderline indications and those with conventional indications. Multivariate analysis revealed that obesity (HR=3.0 [1.5–5.7]) and ACL deficiency (HR=3.5 [1.4–8.8]) significantly increased the risk of revision surgery.
Discussion |
This study revealed no significant difference in survival between UKAs performed under borderline versus conventional indications. Larger studies are needed to confirm these findings.
Level of evidence |
IV; retrospective observational study.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Genou, Arthroplastie, Obésité, Ostéoarthrite, Survie
Keywords : Knee, Arthroplasty, Obesity, Osteoarthritis, Survival
Plan
☆ | Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus. |
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