Cette recherche se propose de comprendre le vécu de 21 adolescents ayant été victimes d’harcèlement dans une visée préventive et thérapeutique. Après avoir proposé une définition consensuelle du harcèlement, nous avons rappelé les conséquences psychologiques d’une telle violence. À l’aide de l’analyse interprétative phénoménologique (IPA), soit une analyse qualitative du discours favorisant la compréhension de l’expérience vécue du harcèlement, nous avons dégagé 4 méta-thèmes : - la violence intériorisée ; - le harcèlement et les questionnements identitaires ; - le déficit d’aide ; - le harcèlement comme expérience de vie (c’est-à-dire qui potentialise des changements possibles). Après avoir décliné ces thèmes, nous avons discuté le harcèlement comme révélant des problématiques liées à l’adolescence et pouvant se comprendre comme un échec de la capacité à les penser (les transformations corporelles, le pubertaire, la relation aux autres). À l’issue de cette discussion, nous avons proposé des dispositifs pouvant mobiliser la symbolisation tels que le théâtre de l’opprimé, ou encore des groupes familles.

This research proposes to understand the experiences of 21 teenage victims of harassment with a preventative and therapeutic aim. After the persons involved in the research arrived at a consensus around the definition of harassment, we re-examined the psychological impact and harmful consequences of such violence. Using interpretive phenomenological analysis (IPA) as the approach to the qualitative analysis of the discourse that the research team used to understand the lived experience of harassment, we identified four sub-themes: - internalized violence; - harassment and the questioning of identity; - lack of support; - harassment as enabling possible changes. With these sub-themes in mind, the research group discussed harassment as exposing issues linked to adolescence, which also can be understood as including the inability to contemplate such issues (such as bodily transformations, puberty, relationships with others, etc.). At the end of our discussions we reflected and proposed various tools and approaches that could be used to “mobilize” (maybe stimulate?) symbolization capacity such as the theater of the oppressed or even of family groups.