De tout temps, des associations ont gravité autour de la psychiatrie. D’abord œuvres de bienfaisance, à la marge des soins prodigués à l’asile, elles sont devenues après-guerre forces d’innovation et précurseurs de la politique de secteur. Après avoir pris le virage médico-social des années 1970, elles ont maillé le territoire de façon disparate de structures d’accueil de proximité et de faible capacité mettant les familles de patients au premier plan. Avec la critique des institutions et du système patriarcal de l’après 1968, puis les années sida et le modèle des malades militants, la place des usagers est devenue prépondérante. La multiplication de jeunes associations de pairs-aidants poursuivant des objectifs partiels ciblés et déchargeant les pouvoirs publics de leur devoir d’assistance en est la preuve.

From time immemorial, psychiatry has been the focus of a number of associations. Starting out as charities on the bangs of asylum care, after the war they became a force for innovation and the forerunners of sector policy. After taking the medical-social turn in the 1970s, they spread out across the country in disparate fashion, providing local, low-capacity facilities that put patients’ families at the forefront. With the post-1968 critique of institutions and the patriarchal system, followed by the AIDS years and the model of militant patients, the role of users became paramount. The proliferation of young peer-helper associations pursuing targeted partial objectives and relieving public authorities of their duty to assist is proof of this.