Un diagnostic de rage desmodine mortel a été récemment posé chez 3 orpailleurs travaillant dans des mines illégales très isolée du centre de la Guyane. La vaccination post exposition rabique est disponible à l'hôpital de proximité le plus proche de la zone mais qui reste à 3 jours de transport. L'immunothérapie, recommandé généralement dans les premiers jours n'est, quant à elle, disponible qu’à Cayenne. Suite à ces décès, une sensibilisation au traitement post exposition a été réalisé sur les réseaux sociaux communautaires et lors d'une mission exploratoire sur site. L'objectif de ce travail est d’évaluer l'impact de cet évènement sur le nombre de personne ayant consulté à Maripasoula après une morsure de chauve-souris ou d'un autre mammifère.

Une extraction des consultations ayant eu lieu entre le 6/04 et le 06/05/2024 (correspondant au mois suivant la confirmation du diagnostic et la mission exploratoire sur site) a été réalisée depuis le logiciel de suivi médical des CDPS. Les données ont été analysées et croisées avec celles du centre de lutte anti -rabique.

Au total, 11 personnes ont été prises en charge à l'hôpital de proximité de Maripasoula dont 10 mordues par une chauve-souris depuis moins de 3 mois. Toutes étaient en lien avec l'orpaillage et 5 provenaient du même site que les patients décédés. 9/11 étaient des hommes et la moyenne d’âge était de 41,8 ans. Seuls un tiers a complété le schéma vaccinal dont 3/4 arrivant de la zone probable de circulation active de la rage.

Au vu du faible nombre de personnes ayant consulté à Maripasoula et finalisé leur prise en charge, malgré un risque de morsure avéré chez la plupart des personnes travaillant dans l'orpaillage, l'accessibilité de la prise en charge est discutable pour cette population. Le déploiement des immunoglobulines plus largement sur le territoire pourraient permettre d'améliorer le parcours de soin. Il semble également pertinent de discuter de la vaccination pré-exposition pour cette population particulièrement exposée.