Évaluation de la mise en place d'une prise en charge transfrontalière du VIH à la frontière franco-brésilienne en Guyane - 13/12/24
Résumé |
Introduction |
En 2017 à Saint-Georges, le projet Oyapock Coopération Santé (OCS) a été mis en place, en partenariat avec le Brésil. Ce projet ayant pour volonté d'améliorer la prise en charge et le suivi des patients vivant avec le VIH (PVVIH) à la frontière franco-brésilienne, zone de replis pour les travailleurs des camps d'orpaillage. L'objectif de cette étude est donc de dresser un état des lieux à 5 ans du lancement du projet OCS en décrivant les caractéristiques de ces PVVIH et leur taux de succès à 6 mois de traitement.
Méthode |
Toute PVVIH ayant consulté au Centre Délocalisé de Prévention et de Soins (CDPS) devenu hôpital de proximité de Saint-Georges sur la période 2017-2023 a été incluse dans la file active de patients du projet OCS.
Résultats |
La file active PVVIH du projet OCS incluait 151 patients, dont 71 femmes (47 %), 78 hommes (53 %) et 2 personnes transgenres. L’âge moyen au diagnostic était de 40,3 ans [0-85]. Les patients étaient majoritairement d'origine brésilienne (131/151, 87 %) et résidaient en Guyane (94/151, 62 %). Parmi les personnes qui déclaraient avoir un emploi, 36 % (24/67) avaient eu une expérience professionnelle dans un camp d'orpaillage : 10/24 orpailleurs, 3/24 cuisinières, 7/24 travailleuses du sexe. Parmi les répondants, le mode de transmission était largement hétérosexuel (86/114, 75 %). Pour ceux avec des dates SIDA connu, 44,6 % des découvertes de VIH se faisait au stade SIDA (21/47). Les PVVIH étaient sous ARV en très grande majorité (93 %, 140/151). Le critère de jugement principal, la charge virale à 6 mois de traitement, n’était pas disponible pour 60 % des patients (90/151). Chez les patients avec une charge virale disponible à 6 mois de traitement, le succès thérapeutique retrouvé était 92 % (56/61). Aux dernières nouvelles, 58 % étaient en succès thérapeutique (88/151), 28 % en échec (42/151) avec 13 % de données manquantes (20/151).
Discussion |
Les données sociodémographiques (genre, moyenne d’âge) et le mode de transmission du VIH suivaient les tendances du territoire guyanais. L'objectif OMS 2030 de 95 % de PVVIH sous traitement et 95 % indétectables étaient pratiquement atteints si l'on excluait les données manquantes qui étaient toutefois nombreuses (> 50 % de données manquantes pour la charge virale à 6 mois de traitement). Cela souligne la difficulté d'un suivi régulier, du fait probablement de la précarité et de la dimension transfrontalière du projet pouvant expliquer la différence entre le nombre de patient sous ARV et le nombre de patient en succès thérapeutique.
Conclusion |
Ces résultats des 5 premières années du projet OCS sont encourageants, avec des objectifs OMS 2030 atteints lorsque les patients restent dans le soin, et soulignent les efforts fournit pour la prise en charge des PVVIH à Saint-Georges.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 4S
P. S28-S29 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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