Épidémiologie des attaques massives par abeilles africanisées Apis mellifera scutellata aux urgences de Cayenne de 2014 à 2023 - 13/12/24
Résumé |
Contexte |
En Guyane, l'augmentation des espaces urbanisés au détriment des espaces naturels augmente les contacts avec la faune sauvage. Les piqûres par hyménoptères sont devenues l'agression par faune sauvage la plus représentée aux Urgences de Cayenne. L'objectif de cette étude est la description épidémiologique des agressions massives par les abeilles africanisées Apis mellifera scutellata au CH Cayenne ainsi que la description des modalités de leur prise en charge.
Matériels et méthodes |
Étude descriptive rétrospective de janvier 2014 à décembre 2023, incluant toutes les victimes d'agression par plus de 5 inoculations d'abeilles africanisées prises en charge par le Service d'Urgences de Cayenne. Une analyse en sous-groupe attaque « sévère » vs « non sévère » (200 inoculations) a été réalisée.
Résultats |
Sur 10 ans, 143 patients ont été inclus, majoritairement des hommes (H/F = 2,5) de 45 ± 20 ans attaqués en présence d'autres victimes dans 41 % des cas. Les six derniers mois de l'année regroupaient 71 % des attaques. La moitié des patients ont été victimes de plus de 50 piqûres. La tête était le segment le plus visé par les abeilles, atteinte dans 57 % des attaques. Neuf pour cent présentaient des inoculations diffuses. Sur le plan clinique, 50 % présentaient une tachycardie et 3,5 % avaient une PAM < 65 mmHg. L’érythème et l'urticaire étaient les symptômes les plus retrouvés (41 % et 36 %) et les signes digestifs étaient significativement plus présents dans le groupe sévère. Parmi les patients du groupe sévère, 70 % d'entre eux ont été pris en charge par un SMUR. Une injection d'adrénaline était réalisée chez 29 % dont 74 % dans le groupe sévère (p < 0,0001). Sur le plan biologique, des valeurs supranormales étaient retrouvées pour les leucocytes (64 %), les polynucléaires neutrophiles (56 %), les troponines (58 %), les lactates (50 %) et les CPK (43 %). Vingt-sept (19 %) patients ont été hospitalisés, cinq (3,5 %) patients ont été hospitalisés en réanimation et un (0,7 %) est décédé.
Conclusion |
Cette étude nous a permis d’évaluer l'importance des envenimations par Apis mellifera scutellata. Nous avons observé une augmentation des cas ces dix dernières années. Les signes cutanés et les troubles digestifs sont les signes d'envenimations prédominants. Ce premier travail sur le territoire nous a permis de proposer un protocole de prise en charge optimisé de ces syndromes anaphylactoïdes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 4S
P. S23-S24 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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