Étude mixte sur les pratiques de dépistage des infections sexuellement transmissibles par les professionnels de santé prescripteurs en Guyane - 13/12/24
Résumé |
Introduction |
La Guyane, de part des relations sexuelles plus précoces que dans l'hexagone, un moindre usage du préservatif, une fréquence élevée des rapports sexuels payés et du multipartenariat, a une population particulièrement à risque d'infections sexuellement transmissibles.
Ainsi, les objectifs de cette étude étaient de décrire les pratiques de dépistages des IST des professionnels de santé prescripteurs en Guyane ; et d'identifier les freins et les leviers au dépistage des IST par les professionnels de santé prescripteur de dépistage IST en Guyane.
Méthodes |
Pour répondre à ces objectifs, une étude mixte séquentielle observationnelle transversale multicentrique a été réalisée.
La population d’étude est la même pour le questionnaire et pour les entretiens semi-directifs, il s'agit des professionnels de santé prescripteurs de dépistage IST en Guyane.
Résultats |
Au total, 69 professionnels de santé ont répondu au questionnaire, des entretiens ont ensuite été réalisés auprès de 9 de ces professionnels.
Concernant les pratiques de dépistage des IST, il est ressorti que 24 % des répondants qui prescrivaient des bilans IST ne prescrivaient pas de recherche d'infections à chlamydia et gonocoque lors d'un bilan. Ces professionnels étaient majoritairement des médecins spécialistes et des sages-femmes qui exerçaient en milieu hospitalier.
Concernant les freins au dépistage, 33 participants, soit la moitié de ceux prescrivant des dépistages ont rapporté au moins une barrière. La barrière évoquée le plus fréquemment, qui revenait chez 30 % des répondants, était le refus du patient de réaliser un bilan IST. Parmi les autres facteurs limitant la prescription, on pouvait retrouver la barrière de langue ou culturelle, l'absence de lien avec la consultation et le temps insuffisant. Les entretiens ont fait ressortir un frein à l'annonce d'une IST chronique, qui pouvait s'expliquer par une formation jugée absente ou insuffisante et un manque d'expérience concernant l'annonce d'IST chroniques, et des disparités sur la prévention en santé sexuelle sur le territoire, notamment dans l'Ouest Guyanais où la prévention était décrite comme insuffisante. Plusieurs facilitateurs pour aborder le dépistage des IST ont aussi été remontés, avec notamment l'utilisation d'outils linguistiques, le fait d'adapter le discours d'annonce selon la littératie et la culture du patient et de s'appuyer sur d'autres professionnels de santé, notamment lors de l'annonce d'une IST chronique.
Discussion |
Même si les professionnels dépistent déjà beaucoup en Guyane, ils font face à différentes barrières qui les freinent dans la prescription de dépistage IST et dans l'efficacité de ces dépistages, il est donc essentiel de prendre ces barrières en considération. Pour ça, il faut également s'appuyer sur les leviers identifiés par les professionnels.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 4S
P. S20-S21 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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