État des lieux des personnes vivants avec le VIH suivies à la prison de Cayenne et devenir à la sortie de prison de 2017 à 2022 - 13/12/24
Résumé |
Introduction |
La prévalence de VIH dans le milieu carcéral est connue pour être plus élevée qu'en population générale. La Guyane étant le territoire français le plus touché par l’épidémie du VIH, le centre pénitentiaire de Guyane est doublement exposé. Cette étude fait suite à plusieurs études réalisées entre 2007 et 2019, pour estimer l’évolution de cette population et de son suivi.
MÉTHODE |
Il s'agit d'une étude observationnelle transversale et rétrospective. Les pvVIH de plus de 18 ans avec une sérologie VIH positive et incarcérées entre 2017 et 2022 ont été incluses. L'objectif principal était de décrire le profil socio démographique, les comorbidités et la prise en charge du VIH. Les objectifs secondaires étaient de décrire le devenir après la sortie et de comparer les Résultats avec les études précédentes.
Résultats |
95 personnes ont été incluses dont 81 % d'hommes avec un âge médian de 41 ans, 69 % étaient nées à l’étranger. Elles présentaient de nombreuses difficultés psychosociales : 18 % de la population souffrait de troubles psychiatriques, 34 % consommait au moins une substance, 18 % consommait du crack, 9 % était sans domicile fixe. Au niveau du suivi, 25 % avait été perdu de vue avant incarcération, 25 % était naïve de TARV à l'admission. L'incarcération avait un effet bénéfique sur les critères virologiques : 86 % des charges virales de sortie étaient indétectables contre 59 % à l'entrée. En fin de période, 48 % des personnes en liberté étaient perdues de vue. Le délai médian de reconsultation était de 1,5 mois.
Discussion |
Le profil socio démographique de la population ELPVIH était globalement comparable aux études antérieures hormis une augmentation de la part des personnes originaires du Suriname. On note que les femmes étaient surreprésentées par rapport à la population carcérale générale. La triade sans domicile fixe-trouble psychiatrique-consommateur de substance était plus représentée qu'en population générale, mais inférieure aux études précédentes. Cela pourrait être le reflet d'un changement de la population carcérale touchée par le VIH. Ce constat est néanmoins à nuancer car ces paramètres sont sous déclarés dans le logiciel ayant servi pour le recueil. L'incarcération semblait améliorer l'adhésion aux soins et le contrôle de la maladie. Mais, comparé aux études précédentes, il n'y a pas eu d'amélioration quant au retour dans le soin après la sortie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 4S
P. S18 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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