Plongée en eaux troubles : l'envenimation par les raies d'eau douce en Guyane - 13/12/24
Résumé |
Introduction |
L'envenimation par piqûre de raie d'eau douce expose à des complications potentiellement graves. L'objectif de ce travail était de décrire la clinique, la microbiologie et la prise en charge des cas hospitalisés dans le service de Dermatologie au CH de Cayenne.
Méthodologie |
De novembre 2020 à octobre 2022, les cas d'envenimation par des raies d'eau douce hospitalisés ont été inclus de façon prospective. Les données socio-démographiques, les antécédents, le lieu de l'envenimation, le délai avant la prise en charge, les signes cliniques, les prélèvements microbiologiques et les traitements ont été recueillis.
Résultats |
Sept hommes ont été inclus d'un âge moyen de 31 ans dont : 6/7 travaillaient lors de l'envenimation ; 3/7 sur le Haut-Maroni, 2/7 sur l'Oyapock, 1 à Cayenne. Tous avaient consulté au moins deux médecins et reçu l'association amoxicilline-acide clavulanique avant l'hospitalisation. Le délai médian entre l'envenimation et l'hospitalisation était de 7 jours. Les piqûres concernaient uniquement les membres inférieurs (2 pieds, 1 talon, 1 cheville, 1 jambe, 1 creux poplité, 1 cuisse). Deux patients présentaient un sepsis (qSoFA = 2). Tous présentaient une infection bactérienne (2 dermohypodermites, 1 arthrite de la cheville, 2 pyomyosites, 1 abcès plantaire, 2 ulcères infectés) ; 1 avait une section du talon d'Achille ; 1 patient était bactériémique à Aeromonas hydrophila et Edwardsiella tarda. Les prélèvements locaux ont montré 2 cultures monomicrobiennes et 5 polymicrobiennes (> 5 germes) incluant dans 5/7 des entérobactéries, 4/7 du S. aureus, 2/7 des germes anaérobies et du P. aeruginosa. Quatre avaient des germes aquatiques (2 Aeromonas hydrophila, 1 Cetobacterium semarae, 1 Vagococcus fluvialis). Six ont reçu une antibiothérapie par pipéracilline/tazobactam et clindamycine secondairement adaptée à la documentation. La durée médiane de traitement était de 16 jours. Tous ont eu une chirurgie (5 parages avec nécrosectomie, 1 mise à plat d'abcès, 1 lavage articulaire) dont 3 une reprise chirurgicale.
Discussion et conclusion |
L'envenimation par les raies est singulière en raison de son caractère pénétrant et de la flore aquatique atypique qui infecte la piqûre initiale. Les atteintes périarticulaires sont à risque de complications graves (rupture tendineuse, arthrite, pyomyosite, sepsis). Une prise en charge conjointe médico-chirurgicale apparait indispensable dans le contexte.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 4S
P. S17-S18 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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