Evolution des critères de vulnérabilité sociale des exilé.e.s accompagné.e.s par le Comede Guyane - 13/12/24
Résumé |
Introduction |
En Guyane, un tiers de la population est étrangère et la moitié vit sous le seuil de pauvreté. Le taux de médecins généralistes y est le plus faible de France.
Le Comede Guyane propose des consultations d'accueil, sociales et juridiques, médicales et de santé mentale dans un principe de subsidiarité avec le droit commun et dans un contexte local d'accès dégradé aux droits et aux soins. Il s'adresse à un public exilé, cumulant des critères de vulnérabilité qui ont une influence défavorable sur sa santé. Ces critères sont la non maîtrise du Français, l'absence d'hébergement, l'isolement social et relationnel, des difficultés de déplacement, le séjour irrégulier, l'absence de protection maladie, un accès à l'alimentation insuffisant et des revenus inférieurs au seuil de la Complémentaire Santé Solidarité. A partir de 5 critères présents, on considère que la personne est en situation de détresse sociale. Le Comede s'inscrit dans un travail interassociatif et a recours à l'interprétariat professionnel.
L'objectif de cette étude est de décrire la population des usager.e.s du Comede et ses facteurs de vulnérabilité sociale afin d’évaluer l'impact de l'action de l'association sur ceux-ci.
Matériels et méthodes |
Il s'agit d'une étude descriptive rétrospective monocentrique. La période d’étude va du 3 septembre 2021 au 20 mai 2024. Les usager.e.s du Comede Guyane sont la population étudiée.
Les données sociodémographiques et médicales, ainsi que les critères de vulnérabilité sociale ont été collectés. L’évolution des critères de vulnérabilité a été évaluée avec un test de Mc-Nemar.
Résultats |
Un total de 5742 consultations pour 1155 usager.e.s a été réalisé, dont 2475 en Français (43 %) et 3267 en langue étrangère (57 %). Les langues étrangères les plus fréquemment utilisées sont l'Espagnol (32 %), le Créole haïtien (27 %) et l'Arabe (15 %). La population est principalement originaire des Caraïbes (58 %), d'Amérique du Sud (20 %) et d'Afrique du Nord (7 %). Parmi les usager.e.s, 505 ont été reçu.e.s en consultation médicale (43 %) et un ou des diagnostics ont été encodés chez 462 d'entre elleux (91 %). Les maladies recensées ont été: 72 % de maladies non transmissibles, 20 % de troubles psychiques graves et 8 % de maladies infectieuses et transmissibles. Parmi les 291 usager.e.s qui ont été accompagné.e.s pendant 6 mois ou plus, 127 (43 %) ont eu une deuxième évaluation de leurs critères de vulnérabilité sociale. Une diminution de l'ensemble des facteurs de vulnérabilité est observée, statistiquement significative pour tous, sauf la maîtrise du Français. En particulier, la détresse sociale est réduite de 60 % à 31 % (p < 0.0001).
Discussion |
Une diminution de la détresse sociale est observée parmi les usager.e.s accompagné.e.s. La puissance de l’étude, en ce qui concerne l’évolution des critères de vulnérabilité, est affaiblie par une base de données insuffisamment complétée et par la courte durée du suivi de la majorité des usager.e.s.
Les maladies infectieuses arrivent en troisième position par ordre de fréquence, derrière les maladies non transmissibles et les troubles psychiques graves.
Le travail interassociatif et le recours à l'interprétariat professionnel doivent être poursuivis.
Des investigations complémentaires devront être réalisées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 4S
P. S13 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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