Apport de la médiation sur l'acceptation du traitement radical de Plasmodium vivax au cours de l'intervention Curema. Résultats intermédiaires - 13/12/24
Résumé |
Introduction |
Depuis 2018, plusieurs initiatives ont été menées dans le cadre de la coopération régionale pour l’élimination du paludisme sur le plateau des Guyanes. Parmi celles-ci, le projet de recherche interventionnelle Malakit a expérimenté entre 2018 et 2020 la distribution de kits d'auto-diagnostic et d'auto-traitement à destination des personnes travaillant sur les sites d'orpaillage en Guyane, population la plus exposée au paludisme dans la région. Suite aux Résultats mettant en évidence l'efficacité de Malakit, un nouveau projet de recherche, Curema, complète l'intervention initiale par la proposition du traitement radical présomptif aux personnes susceptibles de portage asymptomatique de P. vivax.
Méthode |
L'intervention Curema a débuté en mars 2023 au Suriname et en octobre 2023 au Brésil. Sur chacun des sept sites d'inclusion situés le long des fleuves Oyapock et Maroni, treize médiateurs proposent l'intervention aux participants potentiellement éligibles. Ils effectuent une collecte de données via des questionnaires électroniques transmis quotidiennement à l’équipe de coordination du CH Cayenne. Le suivi de l'intervention est assuré au moyen d'un ensemble d'indicateurs opérationnels pour lesquels l'exhaustivité et la qualité sont vérifiées part un tableau de bord automatisé et de rapports individuels. Les Résultats ci-dessous explorent les raisons de non-participation des personnes non incluses dans l’étude et celles des participants inclus dans l’étude mais refusant le module traitement radical.
Résultats |
De mars 2023 à juin 2024, les médiateurs de Curema ont documenté les motifs de refus de participer à l'intervention pour 310 personnes. Parmi les 1120 participants à l'intervention, 780 (70 %) n'ont pas souhaité recevoir le traitement radical après la présentation du projet par un médiateur. Dans les deux groupes, les raisons de non-participation principalement évoquées étaient 1) le manque de temps pour participer (24 % dans les deux groupes) 2) le refus de prendre un traitement en l'absence de symptôme (24 % et 9 % respectivement) et 3) la crainte de survenue d’éventuels effets indésirables (10 % et 3 % respectivement).
Discussion |
Le nombre de participants asymptomatiques refusant de prendre un traitement et/ou effrayés par l'apparition d’éventuels effets indésirables diminue avant et après un entretien prolongé avec le médiateur. La médiation semble donc être efficace pour éclairer les participants sur les problématiques de santé individuelle et collective vis-à-vis de P. vivax. Ces Résultats pourraient être améliorés par le renforcement des messages clefs appuyés par des Méthodes de communication visuelles focalisées. Des formations complémentaires à destination des médiateurs sur des techniques d'approche spécifiques et ciblées pourraient améliorer la diffusion de messages clairs et concis. Par ailleurs, des messages collectifs pourraient être transmis par le biais d'acteurs clefs de la communauté tels que leaders communautaires, écoles ou centres de santé. Cette stratégie de communication devrait être considérée dans le cadre plus général de l’élimination du paludisme, anticipée en amont de la mise en place d'interventions et adaptée aux populations concernées en articulation avec leurs problématiques de santé prioritaires.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 4S
P. S11-S12 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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