Masques et mascarades à Font-de-Gaume (Les Eyzies, Dordogne). Réflexions préliminaires sur une mystérieuse assemblée - 10/12/24
Masks and masquerades at Font-de-Gaume (Les Eyzies, Dordogne). Preliminary thoughts on a mysterious assembly
Résumé |
La grotte de Font-de-Gaume s’ouvre à 120m d’altitude dans un massif de calcaire gréseux du Coniacien, en rive gauche de la vallée de la Beune et à environ 1km en amont des Eyzies (Dordogne). La grotte, connue de longue date, est officiellement découverte le 12 septembre 1901 par Denis Peyrony et devient célèbre pour abriter de nombreuses représentations figuratives et abstraites gravées, dessinées et peintes, parfois en polychromie. Elle contribue, avec la grotte des Combarelles, découverte quelques jours plus tôt, à la reconnaissance définitive et unanime de l’ancienneté paléolithique de l’art pariétal. En 1910, Louis Capitan, Henri Breuil et Denis Peyrony publient une monographie magistrale qui constitue encore une référence et un outil de travail incontournables. La grotte de Font-de-Gaume a fait l’objet de nombreux travaux universitaires et de travaux d’expertises sur sa conservation et sa climatologie. Depuis 2020, un nouveau programme de recherche interdisciplinaire, placé sous la direction de l’auteur, a été mis en œuvre dans cette cavité. Il s’inscrit dans une démarche la plus large possible sur le plan archéologique qui implique une approche transdisciplinaire. À travers la mobilisation de méthodes d’analyses récentes, l’art pariétal de la grotte est appréhendé dans la diversité de ses contextes physiques, environnementaux, taphonomiques et archéologiques. Il en résulte un renouvellement important des données sur plusieurs plans. Le corpus des représentations pariétales, par exemple, a été considérablement réactualisé, passant de 200 entités graphiques, approximativement recensées en 1910, à près de 800 selon les derniers inventaires encore incomplets, le programme de recherche n’étant pas achevé. Parmi les nouvelles représentations figuratives découvertes et relevées à l’occasion de notre programme de prospections systématiques des parois, nous présentons dans cet article une cinquantaine de masques qui sont autant de créations originales, des assemblages de graphismes cursifs et de formes naturelles des supports qui aboutissent à des têtes bizarres et curieuses, sans contour graphique, confusément humaines et/ou animales. Une description de ces masques placés sur des stalactites et des colonnes de calcite dans deux galeries peu fréquentées de la grotte (galerie Prat et partie profonde de la galerie latérale), situées à l’écart des parcours touristiques, et une réflexion sur leur statut et leur fonction sont proposées dans ces pages, et ouvrent sur des questions liées à l’altérité.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
The Font-de-Gaume cave lies at an altitude of 120m in a massif of Coniacian sandstone, on the left bank of the Beune valley, about 1km upstream from Les Eyzies (Dordogne). The cave, known for many years, was officially discovered on 12th September 1901 by Denis Peyrony, and became famous for its numerous figurative and abstract representations engraved, drawn and painted, sometimes in polychrome. Along with the Combarelles cave, discovered a few days earlier, it contributed to the definitive and unanimous recognition of the Palaeolithic age of cave art. In 1910, Louis Capitan, Henri Breuil and Denis Peyrony published a masterly monograph that is still an essential reference and a working tool. The Font-de-Gaume cave has been the subject of numerous academic studies and expert reports on its conservation and climatology. Since 2020, a new interdisciplinary research programme, led by the author, has been underway in the cave. It is part of the broadest possible archaeological approach, involving a transdisciplinary approach. Using recent analytical methods, the cave's parietal art is apprehended in the diversity of its physical, environmental, taphonomic and archaeological contexts. The result is a significant renewal of data at several levels. The corpus of parietal representations, for example, has been considerably updated, rising from 200 graphic entities, approximately counted in 1910, to almost 800 according to the latest inventories, which are still incomplete, as the research programme has not yet been completed. Among the new figurative representations discovered and recorded during our programme of systematic wall surveys, we present in this article around fifty masks that are all original creations, assemblages of cursive graphics and the natural forms of the supports that result in curious heads, without graphic outlines, confusedly human and/or animal. These pages describe the masks placed on stalactites and calcite columns in two rarely-visited galleries in the cave (the Prat gallery and the deep part of the side gallery), which are off the beaten track for tourists, and look at their status and function, opening up questions of otherness.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Art pariétal, Paléolithique, Font-de-Gaume, Masques, Animaux, Signes
Keywords : Cave art, Palaeolithic, Font-de-Gaume, Masks, Animals, Signs
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Vol 128 - N° 5
Article 103301- novembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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