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Œuvres d’art méconnues de la grotte du Mas d’Azil (Ariège). Les aurochs « mal définis » de la collection Marthe et Saint-Just Péquart. Musée d’Archéologie nationale - 10/12/24

Little-known works of art from the Mas d’Azil cave (Ariège). The “ill-defined” aurochs from the Marthe and Saint-Just Péquart collection. National Archeology Museum

Doi : 10.1016/j.anthro.2024.103307 
Audrey Rouquette a, , Catherine Schwab b , Patrick Paillet c
a Institut national du Patrimoine, Paris, France 
b UMR 8068 TEMPS, Musée d’Archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye, France 
c UMR 7194 HnHp, Équipe NOMADE, Museum national d’Histoire naturelle, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

La rive gauche de l’Arize occupe une place particulièrement importante dans l’histoire de la grotte du Mas d’Azil, puisque c’est sur cette terrasse d’une centaine de mètres de long qu’Édouard Piette (1827–1906) reconnaît en 1889, pour la première fois, l’Azilien (entre – 14 500 et – 12 000 anscal BP). Sous cet horizon azilien, un limon d’inondation de près de 6 centimètres d’épaisseur livre différentes lentilles d’artefacts magdaléniens, plus ou moins perturbés, certains évoquant le Magdalénien supérieur, d’autres le Magdalénien moyen (entre – 18 000 et – 14 000 ans environ). Entre 1935 et 1937, à la suite de bouleversements intervenus dans la cavité dix ans plus tôt, Marthe et Saint-Just Péquart reprennent les fouilles de Piette, afin d’identifier l’horizon azilien de cette rive gauche et d’en étudier la stratigraphie. Issus de ces fouilles, les deux fragments osseux présentés dans cet article, gravés chacun d’une représentation d’aurochs, n’avaient jusqu’à aujourd’hui que très peu été publiés et a fortiori étudiés. C’est l’analyse des conventions graphiques développées par les représentations de ces deux bovinés, assez différentes du reste du corpus magdalénien, qui nous conduit à nous questionner sur leur attribution chrono-culturelle. Ces objets ne seraient-ils pas l’œuvre des ultimes magdaléniens, voire des premiers aziliens de la grotte du Mas d’Azil ? Les conditions peu satisfaisantes du point de vue archéostratigraphique de leur découverte permettent à ce titre une discussion renouvelée sur leur origine stratigraphique, et ce faisant sur les appartenances culturelles de leurs auteurs. Henri Delporte les attribue à un « magdalénien mal défini », sans pour autant préciser l’origine ou les raisons de cette attribution. La rive gauche du site ayant été largement perturbée par les campagnes de fouilles successives qui y ont été conduites (Piette entre 1887 et 1894, Breuil en 1901 et 1902), il n’est pas exclu que ces deux pièces puissent provenir de niveaux différents de ceux envisagés par H. Delporte, et pourquoi pas de l’Azilien. Un certain degré de parenté semble en effet les lier avec d’autres œuvres connues du corpus figuratif post-magdalénien, au sein des techno-complexes azilo-laboriens, à la charnière paléo-mésolithique. Certaines autres de leurs caractéristiques graphiques traduisent une dilution progressive de l’art magdalénien vers de nouveaux répertoires expressifs. Les singularités formelles et les codes graphiques de ces deux représentations nous montrent l’extrême porosité des styles à la fin du Tardiglaciaire. Les différentes analyses et les interprétations proposées ici s’appuient notamment sur les nouvelles découvertes liées à cet art du Tardiglaciaire. Les résultats du programme collectif de recherche « Archives d’une grotte : des archives paléoenvironnementales et archéologiques paléolithiques aux archives de fouilles (grotte du Mas d’Azil, Ariège) », conduit par Marc Jarry, Laurent Bruxelles, Céline Pallier (INRAP) et François Bon (UMR Traces–Université de Toulouse) depuis 2018 pourront certainement à l'avenir, permettre de conforter leur localisation au sein de la stratigraphie du site.,

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

The left bank of the Arize has a particularly important place in the history of the Mas d’Azil cave, as it was on this hundred-meter-long terrace that Édouard Piette (1827–1906) first recognised the Azilian period (between 14,500 and 12,000cal BP) in 1889. Beneath this Azilian horizon, a flood silt nearly 6 centimeters thick yielded various lenses of Magdalenian artefacts, more or less disturbed, some evoking the Upper Magdalenian, others the Middle Magdalenian (between around 18,000 and 14,000 years ago). Between 1935 and 1937, following upheavals in the cave ten years earlier, Marthe and Saint-Just Péquart resumed the Piette excavations in order to identify the Azilian horizon on this left bank and study its stratigraphy. The two bone fragments from these excavations presented in this article, each engraved with a representation of an aurochs, have rarely been published, let alone studied. It is an analysis of the graphic conventions developed by the representations of these two bovids, which are quite different from the rest of the Magdalenian corpus that leads us to question their chrono-cultural attribution. Could these objects be the work of the last Magdalenians, or even the first Azilians in the Mas d’Azil cave? The archaeostratigraphically unsatisfactory conditions in which they were found provide an opportunity for renewed discussion of their stratigraphic origin, and in so doing of the cultural affiliations of their authors. H. Delporte attributes them to an ‘ill-defined Magdalenian’, without however specifying the origin or the reasons for this attribution. As the left bank of the site has been extensively disturbed by successive excavation campaigns (Piette between 1887 and 1894, Breuil in 1901 and 1902), it cannot be ruled out that these two pieces may come from levels other than those envisaged by H. Delporte, and why not from the Azilian. A certain degree of kinship seems to link them with other known works from the post-Magdalenian figurative corpus, within the Azilo-Laborian techno-complexes, at the Paleo-Mesolithic junction. Some of their other graphic characteristics reflect a gradual dilution of Magdalenian art towards new expressive repertoires. The formal singularities and graphic codes of these two representations show us the extreme porosity of styles at the end of the Tardiglacial period. The various analyses and interpretations proposed here are based on new discoveries relating to this Tardiglacial art. The results of the collective research program ‘Archives of a cave: from paleoenvironmental and paleolithic archaeological archives to excavation archives (Mas d’Azil cave, Ariège)’, led by Marc Jarry, Laurent Bruxelles, Céline Pallier (INRAP) and François Bon (UMR Traces–University of Toulouse) since 2018, may also help to confirm their location within the stratigraphy of the site.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Art mobilier, Magdalénien supérieur-final, Aurochs, Figuratif, Mas d’Azil, Péquart, Musée d’Archéologie nationale

Keywords : Portable art, Upper Magdalenian, Aurochs, Figurative, Mas d’Azil, Péquart, National Archaeology Museum


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