La nouvelle loi de bioéthique promulguée le 2 août 2021 a permis l’ouverture de l’AMP avec don de spermatozoïdes aux femmes non mariées et aux couples de femmes. L’entrée en vigueur de cette loi a entraîné un afflux très important de demandes de don de spermatozoïdes auprès des CECOS. Cette évolution majeure dans le monde de l’AMP en France, et dans la société française, nous a donc conduits à nous intéresser plus particulièrement aux demandes des couples de femmes.

Une étude rétrospective monocentrique a été menée dans un centre de don de gamètes à Paris. Les données des femmes en couple homosexuel reçues pour une première consultation avec un biologiste du 1^er octobre 2021 au 31 octobre 2022 ont été analysées et comparées à celles des femmes en couple hétérosexuel ayant également fait une demande d’AMP avec don de spermatozoïdes sur la même période. Les tentatives d’AMP et leurs résultats ont été analysés jusqu’au 31 mai 2024.

Cent dix-sept femmes en couple homosexuel et 75 femmes en couple hétérosexuel ont été incluses. Les profils en termes d’âge, de réserve ovarienne et d’antécédents de pathologies gynécologiques n’étaient pas différents entre les deux groupes. Les seules différences observées concernaient le mode de vie, et en particulier la consommation d’alcool qui étaient un peu plus importante chez les femmes en couple homosexuel. Par ailleurs, les femmes en couple homosexuel semblaient à appartenir plus fréquemment à la catégorie des professions intermédiaires, mais aucune différence n’a été observée concernant les autres catégories professionnelles. Concernant les résultats des tentatives d’AMP, les taux cumulés de grossesses débutantes et évolutives n’étaient pas différents entre les deux groupes.

Cette étude apporte donc un premier aperçu du profil et des résultats chez les femmes en couple homosexuel ayant bénéficié d’une prise en charge en AMP avec don de spermatozoïdes juste après la promulgation de la loi de bioéthique en France. La similarité des profils des femmes en couple homosexuel et des femmes en couple hétérosexuel et les issues de l’AMP nous conforte dans le fait de proposer une prise en charge médicale similaire quelle que soit la configuration des couples.

The new bioethics law, enacted on August 2, 2021, has expanded access to medically assisted reproduction (MAR) with sperm donation to unmarried women and female couples. The implementation of this law led to a significant influx of sperm donation requests at French sperm banks. This major development in the field of ART in France, and in French society as a whole, prompted us to focus specifically on the requests from female couples.

A retrospective, single-center study was conducted at a gamete donation center in Paris. The data of women in same-sex couples who attended a first consultation with a biologist between October 1, 2021, and October 31, 2022, were analyzed and compared to those of women in heterosexual couples who also requested MAR with sperm donation during the same period. The ART attempts and their outcomes were analyzed up until May 31, 2024.

A total of 117 women in same-sex couples and 75 women in heterosexual couples were included in the study. The profiles in terms of age, ovarian reserve, and history of gynecological conditions did not differ between the two groups. The only observed differences were related to lifestyle, particularly alcohol consumption, which was slightly higher among women in same-sex couples. Additionally, women in same-sex couples appeared to belong more frequently to the category of intermediate professions, but no differences were observed concerning other occupational categories. Regarding the outcomes of ART attempts, cumulative rates of early and ongoing pregnancies were not different between the two groups.

This study thus provides an initial insight into the profile and outcomes for women in same-sex couples who received ART with sperm donation shortly after the enactment of the bioethics law in France. The similarity in profiles and ART outcomes between women in same-sex couples and those in heterosexual couples supports the approach of offering similar medical care, regardless of the couple's configuration.