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Le risque transfusionnel en 2024 - 30/11/24

Transfusion risk in 2024

Doi : 10.1016/j.anrea.2024.07.001 
Agnès Bazin 1, , Karim Boudjedir 2, Bernard Lassale 3, Corinne Lorriaux 4, Maryse Puntous 5, Jean-Yves Py 6, Imad Sandid 2
1 CHU de Caen, Caen, France 
2 Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, Saint-Denis, France 
3 Assistance publique–Hôpitaux de Marseille, Marseille, France 
4 CHU d’Amiens-Picardie, Amiens, France 
5 CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 
6 Campus établissement français du sang, Saint-Denis, France 

*Agnès Bazin, CHU de Caen, hémovigilance, avenue Côte-de-Nacre 16.40, 14000 Caen, France.CHU de Caen, hémovigilanceavenue Côte-de-Nacre 16.40Caen14000France

Résumé

Afin d’aborder les risques de la transfusion tels qu’ils sont connus en France en 2024, sont présentés les effets indésirables receveurs (EIR), déclarés et analysés dans le système d’hémovigilance français, regroupés en 4 catégories physiopathologiques (immunologique, de surcharge, métabolique et infectieuse) et complétés des situations d’incident grave de la chaîne transfusionnelle (IG), susceptibles de provoquer des complications sévères, voire fatales, en soulignant les évolutions récentes et marquantes (données issues du 20e rapport d’hémovigilance de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé – ANSM édité en 2023). Vis-à-vis du risque immunologique, inhérent à tout produit sanguin labile (PSL), le strict respect des bonnes pratiques transfusionnelles permet d’éviter les conflits immunologiques graves et de réduire le risque d’immunisation notamment érythrocytaire, tandis que le risque d’œdème pulmonaire lésionnel (immunologique) est devenu très rare grâce notamment à l’éviction des donneur(se)s à risque. De la même façon, les progrès scientifiques apportés aux tests de qualification biologique du don et lors de la préparation des PSL assurent une sécurisation infectieuse optimale. Plusieurs complications métaboliques restent imprévisibles, à l’exception du syndrome de transfusion massive et de la surcharge ferrique, sous réserve d’une surveillance biologique et d’une prise en charge thérapeutique adaptées. Enfin, l’attention est portée sur les risques d’œdème pulmonaire de surcharge, complication la plus grave de la transfusion, d’autant plus que les mesures de prévention (prescription, débit d’administration, surveillance) ont fait l’objet de recommandations précises depuis 2012 (ANSM, Haute Autorité de santé) mais aussi sur l’identitovigilance à toutes les étapes de l’acte transfusionnel (de la prescription, aux contrôles à la réception des PSL et avant la transfusion), dont les défaillances sont à l’origine de complications potentiellement fatales ou de retards transfusionnels. Une approche plus large de l’hémovigilance, notamment européenne (engagée réglementairement depuis 2002), ouvre des perspectives intéressantes, de comparaison, d’harmonisation, voire de détection de risques encore mal connus. Est aussi soulignée l’importance d’engager et amplifier les programmes de « patient blood management (PBM) » dans chaque établissement de santé, porteurs d’une plus grande attention et pertinence de l’acte transfusionnel.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

In order to present transfusions risks, as known in France in 2024, the recipient adverse reactions, reported and analyzed in the French haemovigilance system, are detailed in four physiopathological categories (immunological, overload, metabolic and infectious). Are added the serious adverse events (SAEs) in the transfusion chain, likely to cause severe or even fatal complications. Only recent and significant developments are highlighted (data from the 20th haemovigilance report of the French National Agency for Medicines and Health Products Safety – ANSM published in 2023). With regard to the immunological risk, inherent in any labile blood product-LBP (e.g. blood components intended for transfusion), only strict compliance with transfusion guidelines prevents serious immunological conflicts and reduces immunizations risk, particularly erythrocyte immunization, while the risk of transfusion-related acute lung injury (immunological) has become very rare notably through the deferral of high-risk donors. In the same way, the scientific progress applied to the donors and donations testing and during processing of LBP ensures efficient infectious safety. Several metabolic complications remain unpredictable, except of massive transfusion syndrome and iron overload, mitigated by appropriate biological monitoring and therapeutic management. Finally, attention is focused on the risks of transfusion-associated circulatory overload (TACO), the most serious complication of transfusion, especially because of preventive measures and recommendations (prescription, transfusion flow, monitoring) since 2012 (ANSM, Haute Autorité de santé) as well as to identitovigilance at all stages of the transfusion act (from prescription, to checks at reception in the healthcare unit and pre-transfusion), whose failures cause potentially fatal complications or transfusion delays. A broader approach to haemovigilance, particularly in Europe (legally regulated since 2002), opens up interesting prospects for benchmarking, harmonization, and even detection of risks still unexpected/unknown. Is also underlined, the importance of initiating and amplifying “patient blood management (PBM)” programs in each facility (hospitals and clinics), in order to perform greater attention and relevance to transfusion procedures.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Transfusion, Produit sanguin labile, Hémovigilance, Choc hémolytique, Œdème aigu pulmonaire de surcharge, Identitovigilance, Patient blood management

Keywords : Transfusion, Labile blood product, Haemovigilance, Hemolytic shock, TACO, Identitovigilance, Patient blood management


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Vol 10 - N° 5-6

P. 435-452 - décembre 2024 Retour au numéro
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