La vaccination contre l’hépatite B chez les patients sous biothérapie est-elle conforme aux recommandations ? - 28/11/24
Résumé |
Introduction |
Chez les patients sous biothérapie, le risque d’infection peut être accru en raison de la suppression immunitaire et, par conséquent, il est crucial de garantir une couverture vaccinale complète pour ces patients afin de les protéger contre cette infection et d’améliorer leur sécurité et leur santé globale. La vaccination contre l’hépatite B est essentielle pour prévenir une infection potentiellement grave. Notre enquête a pour objectif d’analyser le profil vaccinal des patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) sous biothérapie, d’évaluer si les recommandations de vaccination contre l’hépatite B sont appliquées, et d’identifier les facteurs qui influencent cette mise en œuvre.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude transversale, descriptive, incluant des patients suivis pour un RIC et qui sont sous traitement biologique. Les données sociodémographiques et relatives à leurs maladies ont été recueillies.
Résultats |
Nous avons inclus 43 patients. Le sexe-ratio H/F était de 0,4 et l’âge moyen était de 47±12,3. Parmi les patients interrogés, 23,3 % étaient des fumeurs et 39,5 % avaient d’autres antécédents. Les RIC étaient classés comme suit : polyarthrite rhumatoïde (n=25), spondylarthrite ankylosante (n=12), rhumatisme psoriasique (n=2), rhumatisme associé aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (n=2) et arthrite juvénile idiopathique (n=2). La durée moyenne d’évolution de la maladie était de 12,6±8,2 ans. Les scores d’activité moyens étaient de 3,6±0,7 pour le DAS28 (CRP) et de 2,6±0,9 pour le ASDAS (CRP), respectivement. La biothérapie la plus utilisée était le certolizumab (41,9 %), suivie par l’infliximab (25,6 %), le tocilizumab (11,3 %), l’étanercept (9,3 %), et l’adalimumab (9,3 %). Trente-neuf patients (90,7 %) n’avaient pas d’immunité contre le virus de l’hépatite B, tandis que quatre patients avaient une immunité résiduelle, indiquant une guérison antérieure de l’hépatite B. Parmi les patients non immunisés, 25 (79,3 %) n’avaient pas reçu le vaccin contre l’hépatite B avant de commencer la biothérapie. Cette situation était due au fait que le vaccin n’était pas recommandé par le médecin traitant dans 53,5 % des cas, et à une réticence du patient dans 4,7 % des cas, souvent en raison de doutes sur son efficacité et de croyances erronées. En revanche, 74,4 % des patients étaient conscients du risque accru d’infection associé à la biothérapie, tandis que 25,6 % n’avaient pas de connaissance à ce sujet. Les patients conscients du risque infectieux associé à la biothérapie avaient un taux de vaccination significativement plus élevé (p=0,05). En revanche, aucune association statistiquement significative n’a été observée entre la vaccination et le genre (p=0,2, r=2,2), le tabagisme (p=0,3, r=0,43), les comorbidités (p=0,7, r=1,2), le score DAS28 (CRP) (p=0,8) ou le score ASDAS (CRP) (p=0,69).
Conclusion |
Il y a des lacunes notables dans la promotion de la vaccination contre l’hépatite B chez les patients sous biothérapie. Ces lacunes indiquent un non-respect des recommandations et soulignent la nécessité d’améliorer la sensibilisation et l’application des protocoles de vaccination.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 45 - N° S2
P. A556 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?