Les caractéristiques cliniques, paracliniques et évolutives de la sclérodermie systémique chez les patients âgés : étude de 9 cas - 28/11/24
Résumé |
Introduction |
L’âge moyen de début de la sclérodermie systémique (SSc) est d’environ 40 ans. La survenue de la maladie est rare à des âges extrêmes de la vie, et il existe peu de données disponibles décrivant les spécificités de la SSc chez les personnes âgées. L’objectif de notre travail était de déterminer la fréquence, ainsi que les caractéristiques cliniques et évolutives de la sclérodermie systémique diagnostiquée chez des individus âgés de 65 ans et plus.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique menée sur une cohorte de patients âgés de 65 ans ou plus suivis pour sclérodermie systémique (SSc) dans un service de médecine interne entre 2014 et 2024. Le diagnostic de SSc a été établi selon les critères ACR/EULAR de 2013.
Résultats |
Neuf patients âgés de 65 ans ou plus étaient inclus. Ils représentent 30 % du total des 30 patients de l’étude initiale. Il s’agissait de 8 hommes (88,9 %) et une femme (11,1 %). L’âge moyen des patients était de 70,75 ans (entre 65 et 83 ans). L’atteinte cutanée était présente chez tous les patients, avec une sclérose cutanée limitée prédominante, observée chez 8 patients (88,9 %). Les télangiectasies étaient présentes dans 8 cas (88,9 %), le phénomène de Raynaud dans 7 cas (77,7 %), et des ulcérations digitales dans 4 cas (44,4 %).
La capillaroscopie était réalisée chez 8 patients, révélant des résultats normaux (n=4), des mégacapillaires (n=3) et une raréfaction capillaire (n=1). L’atteinte pulmonaire était fréquente, observée chez 7 patients (77,7 %), avec une pneumopathie interstitielle diffuse présente chez 5 patients (55,5 %).
Une atteinte digestive était constatée chez 5 patients (55,5 %), une atteinte articulaire chez 5 patients (55,5 %), et une atteinte cardiaque chez 2 patients (22,2 %). Aucune atteinte rénale n’a été observée dans notre étude.
Une association avec des facteurs de risque cardiovasculaires était constatée chez 8 patients (88,8 %) : hypertension (n=4), diabète (n=3) et AVC (n=1). Six patients avaient une maladie auto-immune associée : thyroïdite (n=3), lupus érythémateux (n=1), syndrome de Sjögren (n=1), myopathie (n=1) et polyarthrite rhumatoïde (n=1).
Les anticorps antinucléaires étaient positifs chez tous les patients : anti-centromères (n=4), anti-fibrillarine (n=2) et anti-Scl70 (n=2).
Sur le plan thérapeutique, les inhibiteurs calciques étaient indiqués dans 7 cas (77,7 %), la cyclophosphamide dans 4 cas (44,4 %), le MMF dans 3 cas (33,3 %), les inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans 3 cas (33,3 %), les diurétiques dans 2 cas (22,2 %) et de la colchicine dans 1 cas (11,1 %). Dans notre étude, 1 patiente était décédée en raison d’une atteinte pulmonaire.
Conclusion |
Le diagnostic de sclérodermie systémique chez les personnes âgées n’est pas exceptionnel. Dans la plupart des cas, il s’agit de formes cutanées limitées, souvent associées à une atteinte vasculaire. L’atteinte pulmonaire est courante et constitue un risque vital pour le patient. Il est donc essentiel de rechercher systématiquement une pneumopathie interstitielle diffuse associée.
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Vol 45 - N° S2
P. A540 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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