Syndrome papulo-purpurique en gants et en chaussettes induit par le virus SARS-CoV-2 - 28/11/24
Résumé |
Introduction |
Le syndrome papulo-purpurique en gants et en chaussettes constitue une manifestation cutanée paravirale associée dans la pupart des cas à une primo-infection au Parvovirus B19. Nous rapportons le cas d’un syndrome papulo-purpurique en gants et en chaussettes associé à une infection par le virus SARS-CoV-2.
Observation |
Une patiente âgée de 50 ans, sans antécédents médicaux particuliers, non vaccinée contre le SARS-CoV-2, s’est présentée pour une éruption papulo-purpurique « en gants et chaussettes » évoluant depuis quatre jours. L’interrogatoire a révélé la notion de fièvre non chiffrée associée à une asthénie et des arthralgies diffuses. L’examen cutané a objectivé un purpura pétéchial formant des placards œdémateux et douloureux au niveau des avant-bras et du tiers inférieur des deux jambes. L’examen des muqueuses a montré un énanthème discret du palais dur. L’examen somatique était sans anomalies en dehors d’une fièvre à 40°C. Le bilan biologique a révélé une lymphopénie à 550/mm3 et une CRP à 150mg/L. La recherche du génome viral du SARS-CoV-2 par RT-PCR à partir d’un prélèvement nasopharyngé était positive. Les sérologies virales de l’EBV, du CMV et du parvo-B19 ont conclu à une immunisation ancienne, tandis que celles de l’hépatite B, de l’hépatite C et du VIH étaient négatives. L’examen anatomopathologique a montré un infiltrat lymphocytaire périvasculaire associé à une extravasation d’hématies dans le derme papillaire. Le diagnostic de syndrome papulo-purpurique en gants et en chaussettes induit par le virus SARS-CoV-2 a été retenu. La patiente a reçu un traitement symptomatique associant un antipyrétique et des dermocorticoïdes avec bonne évolution clinique et biologique.
Conclusion |
Le syndrome papulo-purpurique en gants et en chaussettes est une éruption cutanée paravirale, initialement décrite par Harms, Feldman et Saurat. Bagot et Revuz ont établi l’implication du parvovirus B19 dans cette pathologie en 1991. Bien que la majorité des cas soient attribués au parvovirus B19, d’autres virus ont également été impliqués, notamment le CMV, l’HHV6, l’HHV7, le virus de la rougeole et celui de la rubéole. Les manifestations cutanées principales comprennent un purpura pétéchial accompagné d’un œdème des extrémités. Une extension à distance, notamment au niveau des plis inguinaux, peut également se voir. Au niveau des muqueuses, un énanthème pétéchial est fréquemment observé, rarement un pseudo signe de Koeplik. À ce jour, seul un cas de ce syndrome associé au SARS-CoV-2 a été rapporté par Singh et al. en 2021.
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Vol 45 - N° S2
P. A499 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.