Profil des pathologies systémiques associées au prurit chronique - 28/11/24
Résumé |
Introduction |
Le prurit chronique (PC) touche environ 20 % de la population, soulignant son impact significatif sur la qualité de vie des patients. Le PC est la manifestation clinique de diverses pathologies dermatologiques ou peut refléter un dysfonctionnement d’un organe. Il représente un défi diagnostique et thérapeutique impliquant diverses disciplines médicales. L’objectif de cette étude est de dresser le profil des pathologies associées au PC.
Patients et méthodes |
Une étude rétrospective descriptive portant sur les dossiers des patients atteints de PC suivis en dermatologie durant l’an 2023. Les données recueillies comprenaient les caractéristiques démographiques, les antécédents médicaux, les manifestations cliniques et les investigations.
Résultats |
La population étudiée comprenait 117 cas de PC, dont 66,7 % étaient des femmes avec un âge moyen de 53,03 ans [2–94]. La durée moyenne d’évolution du PC était de 324,5jours à 531,6jours. La xérose cutanée se manifestait chez 1 % des cas. Les pathologies associées au PC étaient consécutivement les endocrinopathies (61,5 %, incluant le diabète [34,2 %], les dyslipidémies [24,8 %] et les dysthyroïdies [22,2 %]), les pathologies cardiovasculaires (35,9 %, incluant HTA 29,1 %), les maladies auto immunes (6,8 %), les néoplasies (5,1 % avec 1 cas d’oncocytome rénal, 1 cas d’hypertrophie bégnine de la prostate, 1 cas de carcinome basocellulaire, un cas de cancer du sein, un 1 cas de cancer de la langue et 1 cas de leucémie lymphoïde chronique), les gastroentéropathies (6,8 %), les troubles psychiatriques (7 %), l’insuffisance rénale chronique (4,3 %) et les hépatopathies (2,6 %). Il existait une relation statistiquement significative entre les femmes atteintes du PC et les dysthyroïdies (p=0,028 ; OR=3,43 ; IC à 95 % [1,09–10,81]). L’âge avancé était statistiquement associé aux pathologies cardiovasculaires (p=0,000), au diabète (p=0,001), aux dyslipidémies (p=0,001), aux hépatopathies (p=0,022) et aux néoplasies (p=0,026).
Discussion |
Notre étude a révélé la diversité des pathologies associées au PC, soulignant les endocrinopathies, les maladies cardiovasculaires, les troubles psychiatriques et les néoplasies comme principales pathologies associées. Nos résultats étaient conformes à ceux rapportés dans la littérature. Il est à noter que notre étude est la première à signaler un cas de PC révélateur d’un oncocytome rénal. La fréquence du prurit chez les sujets âgés pourrait s’expliquer, d’une part, par l’altération de la barrière cutanée favorisant la xérose cutanée et, d’autre part, par les multiples comorbidités et les traitements médicamenteux, qui peuvent eux-mêmes induire ou aggraver le PC.
Conclusion |
Le PC est un symptôme fréquent, révélateur de diverses pathologies sous-jacentes. Notre étude souligne l’importance d’une évaluation approfondie des patients atteints de PC, en particulier chez les femmes et les sujets âgés, pour une meilleure prise en charge thérapeutique de cette affection invalidante.
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Vol 45 - N° S2
P. A480 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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