Sévérité de la pneumopathie interstitielle diffuse au cours du syndrome des anti-synthétases selon le profil d’anticorps (étude TYPASS) - 28/11/24
Myosit’Est
Résumé |
Introduction |
Le syndrome des anti-synthétases (SAS) est une connectivité de chevauchement hétérogène. La pneumopathie interstitielle diffuse (PID) constitue le facteur pronostic majeur (principale cause de mortalité). Peu d’études ont été spécifiquement dédiées à l’évaluation de la sévérité de la PID selon le profil d’anticorps, avec des données contradictoires et des critères de jugement évaluant des paramètres différents (CVF au diagnostic, dyspnée au diagnostic, PID rapidement progressive, évolution de la CVF au cours du temps). L’objectif de l’étude était de comparer la sévérité de la PID au diagnostic et l’évolution de la PID au cours du temps selon le profil d’anticorps au cours du SAS.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective de cohorte multicentrique inter-régionale au sein du Grand Est (réseau Myosit’EST). Les critères d’inclusion étaient : diagnostic de SAS défini selon les critères de Connors et présence d’une PID définie sur les données du scanner thoracique. La PID sévère était définie par un critère composite : PID hypoxémiante au diagnostic (PaO2<60mmHg et/ou oxygénoréquérance) et/ou PID rapidement progressive (1) diminution≥10 % de la CVF, ou 2) diminution≥5 % de la CVF avec aggravation de la dyspnée et/ou extension des lésions au scanner, ou 3) diminution≥15 % de la DLCO dans les 3 mois suivant le diagnostic).
Résultats |
Au total, 132 patients avec PID ont été inclus, dont 80 patients avec anticorps anti-Jo1 (61 %), 21 patients avec anticorps anti-PL7 (16 %), 21 patients avec anticorps anti-PL12 (16 %) et 10 patients avec anticorps anti-EJ (8 %). Une PID sévère au diagnostic était constatée chez 51 patients (39 %). Comparativement aux patients avec PID non sévère, les patients avec PID sévère au diagnostic étaient plus souvent de sexe masculin (43 vs 23 %, p=0,02), avec une pleurésie et une fièvre plus fréquentes (respectivement 38 vs 5 %, p<0,001 et 62 vs 16 %, p<0,001), mais un phénomène de Raynaud et une atteinte musculaire sévère plus rares (respectivement 16 vs 32 %, p=0,04 et 18 vs 33 %, p=0,05). Il n’y avait pas de différence significative selon le profil d’auto-anticorps. En analyse multivariée, les variables associées à la PID sévère au diagnostic étaient le sexe masculin (OR 2,98, IC95 % 1,01–9,18, p=0,05), la pleurésie (OR 5,02, IC95 % 1,06–28,8, p=0,05), la fièvre (OR 7,7, IC95 % 2,61–25,2, p<0,001) et le taux de CRP (OR 1,01, IC95 % 1,00–1,02, p=0,05) ; alors que le taux de CPK était un facteur protecteur (OR 0,29, IC95 % 0,13–0,60, p=0,002). La survie à 10ans était diminuée chez les patients avec PID sévère comparativement aux patients avec PID non sévère (p=0,07) et chez les patients avec anticorps anti-PL7 comparativement aux autres anticorps (p=0,03). L’analyse non supervisée par classification ascendante hiérarchique a identifié 4 clusters distincts. Le cluster no 1 (n=62) regroupait des patients avec atteinte systémique (musculaire, articulaire et vasculaire), PID non sévère au diagnostic, anticorps anti-Jo1 et peu d’insuffisance respiratoire chronique au cours du suivi (à l’inverse des 3 autres clusters). Le cluster no 2 (n=40) regroupait des patients âgés avec PID sévère au diagnostic, pleuropéricardite, cancer associé et anticorps anti-PL7 ou anti-Jo1. Les clusters 3 (n=20) et 4 (n=10) regroupaient tous les patients avec anticorps anti-PL12 et anti-EJ respectivement.
Conclusion |
Si cette étude n’a pas mis en évidence d’association directe entre le profil d’auto-anticorps et la sévérité de la PID au diagnostic au cours du SAS, différents phénotypes de patients ont été identifiés avec un regroupement selon le type d’auto-anticorps, notamment des formes systémiques avec PID non sévères associées aux anticorps anti-Jo1 pour la moitié de la cohorte.
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Vol 45 - N° S2
P. A363-A364 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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