Tolérance des traitements non anti-TNF chez les patients ayant un rhumatisme inflammatoire chronique et une maladie démyélinisante : résultats de l’étude du CRI DEMNEURONAT - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
L’usage des anti-TNF pour traiter les rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) est formellement contre-indiqué en cas de sclérose en plaques (SEP) avérée et évolutive ou en cas de symptomatologie évoquant une maladie démyélinisante [1 ]. Ainsi, les thérapie ciblée non anti-TNF sont parfois utilisées dans ce contexte [3 , 2 ]. L’objectif de l’étude est de décrire l’évolution de la symptomatologie démyélinisante (stabilité ? Amélioration ?) chez les patients présentant un RIC et traités par une thérapie ciblée non anti-TNF. La stabilité a été définie par le non-aggravation des symptômes cliniques et/ou la majoration des signes magnétiques sur l’IRM cérébrale ou médullaire.
Patients et méthodes |
Étude française, multicentrique, rétrospective, descriptive, multicentrique, nationale sous l’égide du CRI. Les cas déclarés ont fait suite à des annonces via la newsletter du CRI. Critères d’inclusion : patient>18 ans, présentant un RIC (polyarthrite rhumatoïde [PR], spondylarthrite [SpPA], rhumatisme psoriasique [R pso]), traité par un traitement ciblé non anti-TNF depuis plus de 3 mois et présentant une pathologie démyélinisante (SEP et/ou manifestations neurologiques évoquant une pathologie démyélinisante), survenue ou non sous anti-TNF.
Résultats |
Cinquante et un patients ont reçu au moins un traitement ciblé non-TNF (33 SpA, 13PR, 5R Pso), avec les caractéristiques cliniques, biologiques et thérapeutiques à la baseline. L’âge moyen de diagnostic de la pathologie démyélinisante 37,8 ans (12–76) dans le groupe SpA, 42,7 (24–58) dans le groupe PR et 45,8 (32–56) dans le groupe R pso. Cinquante et un pour cent (n=26) ont eu au moins une exposition antérieure à un anti-TNF avant l’apparition d’une pathologie démyélinisante (21 SPA, 1 Rpso, 4PR). L’exposition aux traitements non-TNF aux différentes lignes thérapeutiques est : 40 patients aux anti-IL17 avec une durée moyenne de 25 mois (2–103), 5 patients aux anti-IL6R avec une durée moyenne de 42,2 mois (21–133),9 patients aux CTLA-4Ig (abatacept) avec une durée moyenne de 18,6 mois (3–64), 7 patients aux Jaki avec une durée moyenne de 19,3 mois (2–38), 2 patients aux anti-IL23 avec une durée moyenne de 8,5 (7–10), 12 patients aux anti-CD20 avec une durée moyenne de 18,1 mois (4–118), 1 patient a l’aprémilast (inhibiteur PDE4) avec une durée moyenne de 29 mois, et 3 patients aux anti-IL-12 et l’IL-23 avec une durée moyenne de 31,5 (14–64). Cent pour cent des patients (n=51) ont eu une stabilité ou amélioration de la pathologie démyélinisante. L’association chez 6 patients traités par sécukinumab, 1 patient par tocizulumab et 1 patient par rituximab avec un traitement de fond de la SEP (interféron bêta, tériflunomide, ocrélizumab, acétate de glatiramère) était bien tolérée.
Conclusion |
L’utilisation des thérapies ciblées non anti-TNF (anti-IL17, anti-IL6R, CTLA-4Ig, Jaki, anti-IL23, anti-CD20, inhibiteur de PDE4 et anti-IL-12 et l’IL-23) chez les patients ayant un RIC ne semble pas aggraver les pathologies démyelinisantes.
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Vol 91 - N° S1
P. A87-A88 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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