Rhumatismes inflammatoires et maladies inflammatoires systémiques apparaissant sous biothérapies de l’asthme - 26/11/24
Résumé |
Patients et méthodes |
Sous l’égide du réseau F-CRIN, les médecins inscrits dans les réseaux CRI-IMIDIATE, CRISALIS (réseau national de recherche clinique sur l’asthme sévère) et FRADEN (réseau FRench de DErmatite atopique) ont été invités à déclarer les patients : i) diagnostiqués avec un RI/MIS ; ii) après l’introduction d’une biothérapie pour un asthme ou une maladie apparentée (asthme/MA).
Résultats |
Quarante neufs patients ont été déclarés. Vingt-trois ont été exclus, le plus souvent car ils présentaient une pathologie rhumatologique non inflammatoire (n=19). Vingt-six patients atteints de RI/MIS ont été inclus (62 ans (extrêmes 25–84), sexe-ratio 12H/14F). Ils étaient traités par dupilumab (n=15), mépolizumab (n=9), benralizumab (n=1) et omalizumab (n=1) initié 11 mois (1–86) avant l’apparition des premiers signes de RI/MIS, pour un asthme (n=19), une dermatite atopique (n=4) ou une polypose nasosinusienne (n=3). Les diagnostics de RI/MIS retenus étaient : polyarthrite rhumatoïde (n=13, 50 % dont n=5 FR+ et n=6 CCP+), pseudo-polyarthrite rhizomélique (n=5, 19,2 %), spondyloarthrite (n=2, 7,7 %), rhumatisme psoriasique (n=2, 7,7 %), sarcoïdose (n=1, 3,9 %), RS3PE (n=1, 3,9 %) et RI aigu (n=2, 7,7 %). La biothérapie de l’asthme/MA a été suspendue chez 11 patients (42 %). Sept (63,6 %) ont présenté une rechute de l’asthme/MA (contre 1 [3,9 %] dans le groupe poursuite de la biothérapie, p=0,0033). La majorité des patients ayant rechuté à l’arrêt de la biothérapie présentait un asthme (n=4, 57 %). Au dernier suivi (8 mois, extrêmes 1–92), deux tiers des patients ayant suspendu la biothérapie de l’asthme/MA (n=7, 64 %) avaient de nouveau une biothérapie, réintroduite dans un délai de 2 mois (extrêmes 0–19) (même biothérapie de l’asthme/MA n=2, autre biothérapie n=6). Aucun patient n’a présenté une amélioration du RI/MIS pendant la période d’arrêt de la biothérapie sans traitement spécifique du RI/MIS. Un traitement pour le RI/MIS a été introduit chez tous les patients (csDMARDS : n=21, 80,8 %, le plus souvent méthotrexate : n=21, 80,8 % ; bDMARDS : n=4, 15,4 %). Les traitements reçus pour le RI/MIS et leur efficacité étaient similaires dans le groupe ayant poursuivi la biothérapie de l’asthme et celui l’ayant arrêtée. Parmi les 22 patients ayant reçu une biothérapie de l’asthme/MA et un traitement du RI/MIS (csDMARDS n=21 et/ou bDMARDS n=4) en combinaison, aucun effet secondaire grave n’a été rapporté.
Conclusion |
Dans cette série nationale, la polyarthrite rhumatoïde était le RI/MIS le plus fréquent sous biothérapie de l’asthme/MA, survenant dans la première année de traitement, sous dupilumab et mépolizumab dans la majorité des cas (>90 %). L’arrêt de la biothérapie n’influençait pas le pronostic du RI/MIS. Son association avec les traitements du RI/MIS était efficace et bien tolérée. Ces données pourraient guider l’élaboration de recommandations pour le traitement des RI/MIS sous biothérapie de l’asthme/MA.
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Vol 91 - N° S1
P. A86-A87 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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