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Épidémiologie de l’incidence des fractures chez les patients traités par dénosumab : données sur 271 295 patients issues du système national d’information de santé français - 26/11/24

Doi : 10.1016/j.rhum.2024.10.368 
D. Laurent 1, , C. Yamdjieu Ngadeu 2, R.M. Javier 1, C. Confavreux 3, J.E. Gottenberg 1, E. Sebbag 1
1 Rhumatologie, CHU de Strasbourg, hôpital de Hautepierre, Strasbourg 
2 Département de santé publique, CHRU, hôpitaux universitaires Strasbourg, Strasbourg 
3 Inserm UMR1033, rhumatologie, université de Lyon, hospices civils de Lyon, Lyon 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le dénosumab est une thérapie antirésorptive avec une double indication : anti-ostéoporotique pour les patients à haut risque de fracture (commercialisé sous le nom de PROLIA) et préventive des complications osseuses dans les tumeurs solides (commercialisé sous le nom de XGEVA). L’arrêt de ce traitement est associé à une augmentation rapide du remodelage osseux et à une perte de densité minérale osseuse. Depuis 2013, plusieurs séries de cas ont ainsi rapporté un risque accru de fractures vertébrales, en particulier de fractures vertébrales multiples, à l’arrêt du dénosumab. Cependant, il n’existe pas de données nationales étendues sur l’incidence des fractures après l’arrêt du dénosumab.

Patients et méthodes

Cette étude a analysé les données du Système national d’information de santé français (SNDS) chez les patients ayant initié un traitement par dénosumab entre 2015 et 2021. L’incidence des fractures et le délai entre la dernière administration de dénosumab et une fracture vertébrale ont été comparés entre les patients ayant arrêté le dénosumab et les patients ayant poursuivi le traitement. L’arrêt du traitement a été défini comme l’absence de délivrance de dénosumab pendant 6 mois+3 mois ou plus après la dernière délivrance pour le PROLIA ou pendant 1 mois+3 mois ou plus pour l’XGEVA.

Résultats

L’étude a analysé 271 295 patients, dont 181 275 ont initié du PROLIA et 90 020 ont initié de l’XGEVA. Le groupe PROLIA était composé de 93,8 % de femmes avec un âge médian de 73 ans, tandis que le groupe XGEVA comptait 52,4 % de femmes avec un âge médian de 68 ans. La durée médiane de suivi était de 55,3 mois pour le groupe PROLIA et de 21 mois pour le groupe XGEVA. Avant d’initier le dénosumab, des bisphosphonates avaient été prescrits à 36 % des patients initiant le PROLIA et à 5 % des patients initiant l’XGEVA. Six pour cent des patients sous PROLIA et 0,1 % des patients sous XGEVA avaient été traités préalablement par tériparatide. Entre 2015 et 2021, 60 709 patients ont arrêté le dénosumab tandis que 210 586 ont poursuivi le traitement. Tout traitement confondu, on dénombre 7726 patients (soit 12,7 % des patients ayant arrêté le traitement) chez qui au moins une fracture a été diagnostiquée à l’arrêt du dénosumab : 3762 fractures vertébrales dont 488 fractures vertébrales multiples et 5767 fractures périphériques dont 1904 fractures de l’extrémité supérieure du fémur. La durée médiane entre l’épisode fracturaire et l’arrêt du traitement était de 24,8 mois. Chez les patients ayant arrêté PROLIA, le taux total de fractures était de 14,4 % contre 5 % chez ceux qui ont poursuivi le traitement. Au total, 9,2 % des patients ayant arrêté le PROLIA ont bénéficié d’un relai immédiat (dans les 9 mois suivant la dernière injection de dénosumab) par bisphosphonates, dont 5,5 % par bisphosphonates intraveineux.

Conclusion

Cette étude épidémiologique à large échelle confirme que l’arrêt du dénosumab est associé à un risque accru de fractures et qu’un relais immédiat par bisphosphonates est souvent mal exécuté, malgré les recommandations. Il est important de comprendre comment améliorer ces pratiques.

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Vol 91 - N° S1

P. A76 - décembre 2024 Retour au numéro
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