Infections liées aux médicaments biologiques chez les patients pédiatriques : une étude basée sur la base de données EudraVigilance - 26/11/24

Résumé |
Introduction |
Les deux premiers auteurs listés partagent la première autorité. Les médicaments biologiques (bDMARDs) ont considérablement amélioré la gestion des troubles auto-immuns et auto-inflammatoires pédiatriques. Cependant, leurs mécanismes immunosuppresseurs peuvent augmenter le risque d’infections. Les réactions indésirables suspectées (SAR) à ces traitements ont été notifiées dans les bases de données de pharmacovigilance mondiales telles qu’EudraVigilance. Cette étude vise à analyser et comparer les infections chez les patients pédiatriques traités par inhibiteurs de l’interleukine-1 (iIL-1), inhibiteurs du facteur de nécrose tumorale α (iTNF-α) et inhibiteurs de l’interleukine-6 (iIL-6) en utilisant les données d’EudraVigilance.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective incluant les rapports de SAR d’EudraVigilance concernant iIL-1, iTNF-α, et iIL-6 chez les enfants (moins de 18 ans) entre janvier 2020 et décembre 2023. Seuls les SAR signalés par des professionnels de santé ont été inclus. Les cas doublons ou liés à d’autres médicaments ont été exclus. Les données recueillies comprenaient les caractéristiques démographiques, le résultat au moment du rapport, le respect des critères de gravité, et l’indication du traitement par bDMARD. Une analyse descriptive et comparative a été réalisée, et le Reporting Odds Ratio (ROR) a été calculé pour chaque classe de bDMARD.
Résultats |
Un total de 3809 SAR (2799 liés à iTNF-α, 568 à iIL-1, et 442 à iIL-6) a été signalé, incluant 424 rapports pour TNF-α, 126 pour iIL-1, et 54 pour iIL-6 concernant des infections, correspondant respectivement à 493, 147 et 72 infections différentes. La plupart des cas iTNF-α ont concerné des patients de 12 à 17 ans, avec 51,0 % de femmes, et l’indication la plus courante était la maladie inflammatoire de l’intestin (61,3 %). L’infection la plus fréquente était la tuberculose (12,4 %). Les SAR iIL-1 et iIL-6 étaient principalement liés à l’arthrite juvénile idiopathique (50,3 % et 51,9 %), touchant surtout des femmes (57,1 % et 53,9 %) âgées de 3 à 11 ans. Les infections pulmonaires non-TB étaient les plus courantes avec iIL-1 (17,7 %) et iIL-6 (16,7 %). Aucune association significative n’a été trouvée entre la classe de bDMARD et le sexe, l’âge, l’indication du traitement, le résultat ou les critères de gravité. La bactériémie et la septicémie étaient plus fréquentes avec iIL-1 [8 (5,4 %) contre 8 (1,6 %) iTNF-α et 1 (1,4 %) iIL-6, p<0,05, et 14 (9,5 %) contre 18 (3,7 %) iTNF-α et 5 (7,0 %) iIL-6, p<0,05]. En revanche, les abcès anaux et la tuberculose étaient plus fréquents avec iTNF-α. Les infections pulmonaires non-TB étaient moins fréquentes avec iTNF-α. La majorité des SAR étaient associées à au moins un critère de gravité, avec une prévalence plus faible pour les infections liées à iIL-1 [113 (76,9 %) contre 427 (86,6 %) iTNF-α et 68 (94,4 %) iIL-6, p=0,01]. L’analyse du ROR a montré un risque plus élevé avec iIL-1 [ROR 1,65 CI (1,32-2,05), p<0,0001], iIL-6 ayant le risque le plus bas [ROR 0,73 CI (0,54-0,96), p=0,03], suivi par iTNF-α [ROR 0,82 CI (0,68–1,00), p=0,05].
Conclusion |
L’incidence des infections parmi les SAR variait de 12,2 % à 22,2 %, avec iIL-1 montrant une incidence plus élevée. iIL-6 avait le taux le plus bas. Ces données doivent être interprétées avec prudence, car elles ne reflètent pas l’incidence réelle mais la proportion parmi les SAR rapportés.
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Vol 91 - N° S1
P. A73 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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