Impact des anticorps antipeptides cycliques citrullinés sur la prescription d’anti-JAK dans la polyarthrite rhumatoïde : étude transversale à partir des données du registre MAJIK - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
Le devenir des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) s’est considérablement amélioré ces dernières années grâce notamment à la disponibilité de nouvelles thérapies ciblées, dont les anti-JAK. Les anticorps antipeptides cycliques citrullinés (anti-CCP), utiles au diagnostic de la PR, sont connus pour être des facteurs de mauvais pronostics, devant inciter le clinicien à une prise en charge plus agressive. Néanmoins, il existe peu de données de grande ampleur en « vraie vie » portant sur l’impact de ce facteur sur les décisions thérapeutiques, notamment en ce qui concerne les molécules les plus récentes. Cette étude avait pour objectif de rechercher un éventuel impact des anti-CCP sur la place des anti-JAK au sein de l’arsenal thérapeutique de la PR.
Patients et méthodes |
Tous les patients atteints de PR issus du registre MAJIK et disposant de données initiales sur les anti-CCP ont été inclus. Les patients positifs et négatifs pour les anti-CCP ont été comparés selon leurs caractéristiques principales au moment de l’introduction d’un premier anti-JAK. Le critère de jugement principal était le numéro de la ligne thérapeutique lors de cette introduction. L’association entre la positivité des anti-CCP et le numéro de la ligne thérapeutique a été analysée à l’aide d’un modèle de régression binomiale négative ajusté sur l’âge, le sexe, la présence de manifestations extra-articulaires, le score d’activité de la maladie DAS (Disease Activity Score) 28-CRP (protéine C réactive) et l’atteinte structurale.
Résultats |
L’étude a inclus 702 des 800 patients initiant un anti-JAK du registre MAJIK (âge moyen : 58,0±13,5 ans, 73 % de femmes) : 79 % ayant des anti-CCP+ et 21 % des anti-CCP−. Les patients ayant des anti-CCP− étaient plus fréquemment des femmes, plus âgés, avec une moindre prévalence de tabagisme, présentant plus d’articulations douloureuses et gonflées et une plus forte activité de la maladie ainsi que moins d’atteinte structurale au moment de l’introduction de l’anti-JAK (Tableau 1). Les diagrammes de Sankey selon la positivité des anti-CCP sont présentés sur la Fig. 1. Après ajustements sur les potentiels facteurs de confusion, la positivité des anti-CCP n’était pas significativement associée à une introduction plus précoce des anti-JAK (Odds ratio=0,95 ; intervalle de confiance à 95 %=0,81–1,11) (Tableau 2). Les anti-JAK étaient introduits plus tardivement dans l’arsenal thérapeutique chez les patients plus âgés (1,01 ; 1,00–1,02), de sexe féminin (1,21 ; 1,04–1,40) et ayant un DAS28-CRP plus élevé (1,07 ; 1,02–1,13).
Conclusion |
Cette étude montre que la présence d’anti-CCP, contrairement au sexe féminin et à l’augmentation de l’âge et du DAS28-CRP, n’influence pas de manière significative la place des anti-JAK dans l’arsenal thérapeutique de la PR. Cette étude met en lumière les pratiques en « vraie vie » concernant l’utilisation des anti-JAK chez les patients atteints de PR.
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Vol 91 - N° S1
P. A67-A69 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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