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Inhibiteurs de JAK en pratique courante dans la polyarthrite rhumatoïde - 26/11/24

Doi : 10.1016/j.rhum.2024.10.357 
O. Al Tabaa 1, S. Abdellaoui 2, S. Hecquet 2, M. Thomas 2, S. Carvès 2, A. Combier 2, O. Fogel 2, Y. Allanore 2, J. Avouac 2,
1 Rhumatologie, centre hospitalier René-Dubos, Pontoise 
2 Rhumatologie, hôpital Cochin, Paris 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les inhibiteurs de JAK (JAKi) sont utilisés dans la PR en pratique courante depuis maintenant plusieurs années, avec une arrivée progressive sur le marché de 4 molécules. L’utilisation des JAKi a été également freinée par différentes alertes successives de tolérance ayant restreint leur utilisation chez des patients âgés ou porteurs de facteurs de risque. L’objectif de ce travail était d’étudier le maintien thérapeutique des 4 JAKI disponibles ainsi que leur efficacité et tolérance en pratique courante dans la PR.

Patients et méthodes

Étude rétrospective monocentrique ayant inclus l’ensemble des patients atteints de PR ayant reçu un premier JAKI entre avril 2018 et juin 2022. Le critère de jugement principal était l’analyse du maintien thérapeutique à 12 et 24 mois (courbe de survie de Kaplan-Meyer). Les critères secondaires étaient 1/l’efficacité des JAKi et de chacune des molécules à 6 mois et lors de la dernière visite disponible (jusqu’en juin 2024) évaluée sur le score DAS28-CRP (test des rangs signés de Wilcoxon) et 2/le recueil des arrêts de traitement pour inefficacité et intolérance.

Résultats

Nous avons inclus 108 patients (91 femmes, 84 %) traités par JAKi avec un âge moyen de 57±14 ans et une durée de la maladie de 19±12 ans ; les facteurs rhumatoïdes et les ACPA étaient positifs chez 91 (84 %) et 95 (88 %) patients respectivement, 83 (77 %) présentaient des érosions et 37 (34 %) des atteintes extra-articulaires (Tableau 1). Les JAKi ont été majoritairement utilisés en association à un csDMARD (83/108, 77 %) et au-delà de la 3e ligne de traitement ciblé (Tableau 1). Les caractéristiques des patients traités par les différents JAKi étaient globalement comparables et sont présentées dans le Tableau 1. Le maintien thérapeutique des JAKi était de 72 % à 12 mois et de 61 % à 24 mois. La durée médiane de survie du traitement était de 47 mois (Fig. 1). Le DAS28-CRP a été significativement réduit à la première visite (−1,46±0,28 par rapport à la visite d’inclusion, p<0,001) et à la dernière visite ayant eu lieu en moyenne 21±15 mois après l’initiation du JAKi (−1,05±1,67 par rapport à la visite d’inclusion, p<0,001) (Tableau 2). Cette diminution du DAS28-CRP semble être numériquement plus importante avec les JAKi plus sélectifs (upadacitinib, filgotinib) qu’avec le baricitinib et le tofacitinib. Quarante-cinq patients (42 %) ont interrompu le traitement par JAKi au cours du suivi (16 baricitinib, 53 %, 6 tofacitinib, 60 %, 21 upadacitinib, 44 %, 2 filgotinib, 10 %), dont 26 par manque d’efficacité et 15 pour intolérance. Parmi les effets secondaires d’intérêt, on notait 1 infarctus du myocarde, 3 embolies pulmonaires et la découverte d’un cancer du sein.

Conclusion

Le maintien thérapeutique des JAKi dans la PR à 12 et 24 mois dans cette population était respectivement de 72 % et 61 %. Utilisés majoritairement au-delà de la 3e ligne de traitement ciblé, les JAKi permettent d’améliorer significativement l’activité de la PR. Néanmoins, une proportion significative de patients a interrompu le traitement en raison d’un manque d’efficacité ou d’effets secondaires, soulignant l’importance d’une évaluation continue et personnalisée de ces thérapies en pratique clinique courante.

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Vol 91 - N° S1

P. A66-A67 - décembre 2024 Retour au numéro
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