Les manœuvres neurodynamiques appliquées au syndrome du canal carpien commun - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
Les manœuvres neurodynamiques (MND) sont de plus en plus utilisées pour traiter certaines neuropathies compressives radiculaires et canalaires. Bien que plusieurs études existent, leurs résultats sont parfois controversés. Cette étude visait à déterminer l’intérêt des MND dans le diagnostic du syndrome du canal carpien commun (SCCC) et dans son traitement médical non invasif (infiltration, chirurgie).
Matériels et méthodes |
Une étude transversale préliminaire a été menée sur des sujets présentant un SCCC débutant. Une étude échographique détaillée pré-traitement a pu révéler un épaississement, une hypoéchogénicité, un aplatissement du nerf médian, un bombement du rétinaculum des extenseurs, et une hyperhémie au doppler. L’élément novateur de cette étude réside dans l’analyse dynamique du nerf médian qui a pu révéler une hypomobilité du nerf lors des manœuvres de flexion-extension des doigts. Un protocole de traitement par MND et gestion des interfaces mécaniques a été appliqué en 3 séances sur 6 semaines. Les variations des scores des échelles de sévérité des symptômes (CTQ-SSS) et fonctionnelle (CTQ-FS) du Boston Carpal Tunnel Questionnaire (BCTQ) ont été évaluées pré- et post-traitement. Les résultats des tests de tension neurale des membres supérieurs (ULNT1, ULNT2) et de la thermoalgésie ont été comparés aux données échographiques pour évaluer leur qualité métrologique potentielle.
Résultats |
Sur un total de 12 SCCC, le CTQ-SSS présente une diminution du score (moy=0,825 ET=0,467). On retrouve une valeur de p=0,002<0,01. Le CTQ-FS présente une diminution du score (moy=0,608 ; ET=0,633). On retrouve une valeur de p=0,006<0,01. ULNT 1 une précision totale (PT) de 94 %. ULNT 2 présente 69 %. L’évaluation des dysesthésies thermoalgiques présente une PT de 69 % concernant la thermoception et une PT de 57 % concernant la nociception.
Discussion |
Il existe un lien significatif entre la diminution des symptômes sensoriels et fonctionnels du SCCC et le protocole de traitement. ULNT1 est plus précis et sensible que ULNT2, qui reste plus spécifique ; l’association des deux tests est donc intéressante pour le diagnostic du SCCC. L’évaluation des dysesthésies thermoalgiques apparaît comme un examen complémentaire dans ce cadre.
Conclusion |
Les MND, combinées au traitement des interfaces mécaniques, s’avèrent efficaces pour atténuer les symptômes sensitifs et moteurs, constituant ainsi un outil thérapeutique prometteur pour les SCCC débutants. Leur intérêt pratique est notable, offrant une alternative non invasive au traitement, sans recours aux infiltrations ou à la libération chirurgicale. Les tests ULNT1 et ULNT2, ainsi que l’étude de la thermoalgésie, peuvent être utilisés en complément d’autres examens comme outils d’aide au diagnostic.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 91 - N° S1
P. A65 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?